Mon expérience du bilan de compétences
Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que j’ai réalisé, cette année, un bilan de compétences. C’était une idée que j’avais derrière la tête depuis à peu près… toujours ?
Comme je sais que c’est une expérience que beaucoup ont aimé suivre lorsque j’en parlais, que ce soit ici ou sur mes autres réseaux sociaux, je me suis dit que ça méritait bien que je vous en parle à travers un article de blog dédié. Peut-être aussi que ça répondra à vos interrogations, si faire un bilan de compétences est une idée qui vous trotte dans l’esprit.
C’est d’autant plus le bon moment de vous en parler car : je me lance dans un nouveau chapitre professionnel de ma vie, ça y est, j’ai décroché un poste de bibliothécaire et je commence… cette semaine !
Dire qu’à la même période l’année dernière, je ne savais toujours pas exactement quoi faire de ma vie professionnelle – c’est fou, vous ne trouvez pas ? Mais sans plus attendre, je vous raconte tout ça !
Pourquoi un bilan de compétences ?
Avant toutes choses, je crois qu’il faut que je revienne un peu sur ma situation personnelle et professionnelle, pour mieux comprendre ce qui m’a amené à me tourner vers un bilan de compétences à l’aube de mes 32 ans, au printemps dernier.
En arrivant à Paris il y a déjà quatorze ans, comme beaucoup, je suis allée à la fac sans trop avoir d’idée précise de ce que je voulais faire de ma vie. J’ai entamé une Licence LLCE d’Anglais que j’ai beaucoup aimée car : j’adore l’anglais, le lire, le parler, le vivre (ce que j’ai d’ailleurs fait avec une année Erasmus, mais ceci est une autre histoire). À l’époque je me voyais vaguement devenir prof d’anglais, because why not ?
Ma licence en poche, j’ai finalement postulé pour un Master de traduction (pour lequel je n’ai pas été prise hélas), puis un Master d’Arts et Culture Visuelle dans les pays anglophones, toujours dans la même université et ce principalement parce que je n’avais toujours aucune idée de ce que je voulais faire de moi.
Comme je travaillais en parallèle (petit job étudiant dans la restauration qui m’a bien été indispensable pour vivre à Paris et qui m’apportait beaucoup de joie malgré tout) j’ai terminé ce Master en trois ans, au lieu des deux années réglementaires. J’ai suivi des cours passionnants, me suis spécialisée dans le gothique à travers mes mémoires (que je n’ai pas adoré écrire pourtant – la recherche ce n’était pas du tout mon truc) et… n’ai absolument pas eu de débouché suite à tout ça. Un doctorat à la rigueur, mais comme je le disais plus haut : la recherche, non merci.
J’avais épuisé le temps qu’il me restait pour « trouver ma voie » pendant les études, alors j’ai postulé pour faire de la vente pour une enseigne de produits de soin et j’ai été prise. Puis ce qui ne devait être qu’un job temporaire est devenu le travail que j’ai occupé pendant presque six ans. Au fil du temps, j’ai un peu évolué au sein de l’entreprise, mais pas de façon radicale.
Et il faut bien le dire : faire de la vente n’était pas ma vocation. J’aimais l’aspect relationnel (avec mon équipe et la clientèle) et mon atmosphère de travail, mais je me suis aussi beaucoup ennuyée… J’ai aussi ajouté une activité de traduction en freelance, durant un an ou deux, à mon activité principale (totalement par hasard d’ailleurs) et m’épanouissais à travers mon blog et ma vie personnelle.
Puis en 2019, une rupture conventionnelle et enfin, la liberté. Celle de ne plus avoir à me lever tôt, mais aussi celle de me poser, enfin, les bonnes questions concernant mon avenir professionnel. Quand j’ai quitté mon travail, j’avais dans l’idée de devenir libraire, de m’entourer de livres. (la réalité ne sera finalement pas si loin du rêve de l’époque)
Bon, et ensuite en 2020, le monde s’est arrêté de tourner et j’ai laissé de côté toutes ces questions d’avenir pendant quelques mois.
Enfin, à la fin de l’automne 2020, passablement déprimée par un second confinement étrange, triste de n’avoir pas pu « profiter » de mon chômage comme je le souhaitais à cause d’une pandémie (mais tout de même soulagée de n’avoir pas dû travailler dans ces conditions) et n’ayant toujours qu’une vague idée de ce que je voulais faire (libraire ? développer mes compétences de traductrice ? faire de la rédaction ?) j’ai finalement contacté Sophie Gourion, qui est (je crois) la personne qui m’avait donné l’idée de faire un bilan de compétences il y a quelques années déjà.
Elle n’était pas disponible avant le mois de février, mais qu’importe, j’attendrais (et je voulais vraiment faire mon bilan avec Sophie). J’avais enfin l’impression de prendre ma situation professionnelle en main et de ne plus me laisser porter (ma grande spécialité, comme vous l’avez compris en me lisant jusque là).
Un bilan de compétences, c’est quoi ?
Alors j’imagine qu’il y a autant de formes différentes du bilan de compétences que d’organismes en proposant – je vous livre donc ma définition du bilan de compétences, d’après l’expérience que j’ai faite avec l’organisme que j’ai choisi. Sinon la définition « officielle » c’est juste ici.
Que vous soyez en poste ou en recherche d’emploi, avec une envie de reconversion ou de simplement faire le point sur vos compétences et votre carrière, il y a des chances que vous pensiez à faire un bilan de compétences comme moi.
Guidé‧e par un‧e conseiller‧e en gestion de carrière, c’est une façon de faire le point sur vos aptitudes, valeurs et qualités selon l’objectif que vous vous êtes fixé en début de bilan. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une façon d’obtenir clef en main le mode d’emploi de la suite de votre vie professionnelle. (même si normalement, ça aide à se mettre sur le bon chemin)
Il s’agit plutôt d’un travail d’introspection plus ou moins poussé, dans lequel vous êtes guidé‧e‧s à l’aide d’exercices et autres tests pour vous aider à gagner confiance en vous et en vos aptitudes professionnelles (mais pas uniquement), à comprendre quelles sont les valeurs importantes pour vous, ce qui vous motive et comment conjuguer tout cela dans votre travail.
(oui j’ai décidé d’illustrer tout cet article avec des gifs)
Dans mon cas, le bilan de compétences a été effectué chez Garance & Moi, un cabinet qui s’adresse principalement aux femmes (mais pas uniquement évidemment) et dont la plateforme est très bien pensée pour vous accompagner au mieux à travers le bilan de compétences. Beaucoup de ressources sont mises à disposition, de même qu’un forum, pour échanger avec d’autres personnes en cours de bilan (je n’y ai personnellement jamais mis les pieds, mais c’est utile de souligner que cet espace existe).
Tout au long du parcours, il vous sera demandé de remplir petit à petit un « livret personnel » qui servira de base à votre travail de recherche et d’introspection. C’est un document qu’on partage avec son ou sa conseiller‧e et qu’on garde à l’issue du bilan – c’est en quelque sorte un cahier de travail et de réflexion.
Enfin, quand on pense au bilan de compétences, on pense souvent « reconversion », mais parfois (et même dans la grande majorité des cas) un bilan ne débouche pas nécessairement sur une reconversion, mais plutôt sur un pas de côté, un changement peut-être moins drastique mais pas pour autant moins bénéfique.
Notez également qu’un bilan de compétence est un dispositif qui peut être financé par votre compte personnel de formation et selon le montant disponible de vos droits à la formation (que vous cotisez chaque mois si vous êtes salarié) il se peut que le bilan soit totalement pris en charge. (ce qui a été mon cas)
Et pour moi alors, c’était comment ?
Maintenant que vous savez un peu mieux ce qu’est concrètement un bilan de compétences, il est temps de vous parler de la façon dont moi je l’ai vécu…
Comme je vous l’ai dit plus haut, j’ai été accompagnée par Sophie et je n’aurais pu rêver mieux – elle m’a guidée et accompagnée avec beaucoup d’empathie, de bienveillance et d’intelligence, et à la fin de chaque séance (en visio vu les conditions de l’époque) j’en ressortais galvanisée, pleine de bonnes résolutions et de confiance en moi.
En revanche, tout le travail qu’il a fallu faire de mon côté, et notamment suivre les modules sur la plateforme dédiée, n’a pas toujours été une promenade de santé – les premiers contenus ont souvent mis en avant des exemples de femmes qui ont suivi le bilan auparavant et… je ne me retrouvais pas du tout dans les profils de ces femmes (très CSP+ dans l’immense majorité).
Si l’on ajoute à tout cela un jargon très « carriériste » qui ne me convenait pas totalement non plus, il faut bien avouer qu’au tout début du bilan je n’en menais pas large et me trouvais presque plus insignifiante qu’avant… (oui, j’avais du boulot côté confiance en moi)
Mais heureusement, au fil du temps, des vidéos et des exercices (et avec une bonne pincée de prise de recul) ces sentiments ont disparu pour laisser place à de la curiosité – celle de découvrir des aspects de ma personnalité ou de mieux comprendre comment les valeurs les plus importantes pour moi pouvaient être mises en pratique dans ma future vie professionnelle.
Cela dit, tous les exercices que j’ai faits ne m’ont pas révélé de choses incroyables que j’aurais ignorées jusque là : mine de rien, je me connaissais déjà plutôt bien, et je savais aussi ce que je ne voulais pas (ou plus) vivre dans ma vie professionnelle. Le bilan les a simplement mis en lumière et m’a obligé à m’y confronter.
Parmi les exercices proposés en début de bilan, il a fallu que je me souvienne de moments de changement dans ma vie, pour étudier la façon dont j’y faisais face et ce qui pouvait constituer des freins au changement. D’autres tests ont permis de mettre en lumière mes priorités de vie, en rapport au travail, mes valeurs essentielles, mes limites ou encore mes qualités. Bref, avant d’aborder des questions purement professionnelles, la première partie est très psychologique et introspective et c’est sans doute ce qui peut être le plus difficile par moments… se mettre face à soi-même n’est pas toujours un exercice plaisant !
La partie suivante se concentrait sur mes expériences professionnelles passées, de façon très détaillée, pour comprendre quelles compétences je mettais en œuvre, quelles étaient mes qualités et parmi tout cela, ce que moi je préférais faire (car on peut être compétent dans un domaine sans que cela nous plaise particulièrement).
N’ayant pas exercé dans ma vie tant d’activités professionnelles que ça, il a fallu que je me creuse les méninges pour me souvenir de projets, de moments en particulier où mes capacités ont pu faire la différence ou me rendre fière de moi-même. C’était le moment du bilan où il a bien fallu que je réalise que je savais faire des choses, et bien plus (et bien mieux) que je ne l’imaginais.
À ce stade du bilan, les métiers que j’envisageais étaient extrêmement variés – métiers du livre, développement web, métiers du secteur culturel, community manager, traductrice, visual merchandising, métiers de coaching, nutritionniste… Finalement ça a toujours été le problème : je m’intéresse à beaucoup de choses !
Mais il a bien fallu que je fasse des choix…
Comment ai-je réussi à définir la suite de ma vie professionnelle ?
Suite à l’étape précédente, où aucune piste n’était écartée, il a quand même fallu que je réduise cette longue liste de possibles en fonction de mes priorités mais aussi en fonction de leur faisabilité (je ne souhaitais pas forcément reprendre des études longues par exemple, or pour certains métiers, c’était essentiel).
J’ai donc réduit mes pistes à quatre métiers : traductrice, community manager, bibliothécaire et conseillère en gestion de carrière. (oui, j’ai fini par me dire que ça pourrait bien me plaire d’accompagner des personnes à trouver leur voie, comme Sophie le faisait avec moi)
C’était donc le moment de mener des « enquêtes métier » – elles consistent à discuter avec des professionnels de leurs métiers respectifs et c’est idéal pour poser toutes les questions possibles et imaginables, afin de mieux appréhender la réalité d’un métier. Je remercie d’ailleurs chaleureusement les personnes avec qui j’ai pu discuter, si jamais elles passent par ici !
Au terme de ces entretiens (qui m’ont beaucoup aidée à mieux cerner certains métiers, notamment bibliothécaire, qui s’est révélé bien plus riche que ce que j’avais imaginé) il restait cette opposition entre métiers indépendants, exercés en majorité depuis chez moi, donc forcément un peu solitaires et… bibliothécaire, qui réunissait monde du livre, travail d’équipe, contact avec le public et davantage de stabilité.
Mon choix est donc apparu de lui-même, par contraste, mais aussi en réfléchissant à ce qui m’importait vraiment au travail. Il n’y a pas de travail parfait, mais travailler en équipe, avoir un certain cadre (je ne fais pas confiance à mon auto-discipline) et également me sentir utile ont notamment fait pencher la balance pour le métier de bibliothécaire – même si c’est renoncer au confort d’une vie de freelance, prendre les transports en commun et se lever tôt.
Mais pour en avoir le cœur net, il me fallait un plan d’action concret à mettre en œuvre après le bilan de compétences. Parce que oui : ça y est, c’était la fin !
Et avant d’être relâchée dans la nature, j’ai défini (avec l’aide de Sophie) un ensemble de choses à réaliser dans les mois suivants pour concrétiser ce nouveau projet professionnel. Dans mon cas il s’agissait surtout d’effectuer des stages d’immersion pour voir la réalité du métier au plus près – vous le savez, c’est ce que j’ai fait dans deux médiathèques différentes durant tout le mois de juin dernier.
Au-delà de l’immersion, j’ai également continué à discuter avec des bibliothécaires en poste, je me suis renseignée sur les options de formation qui m’étaient offertes, j’ai refait mon CV de façon à mettre en avant mes compétences transférables au métier de bibliothécaire et… j’ai ensuite passé l’été à postuler à quelques offres d’emploi et enfin, vous le savez, j’ai décroché un poste cet automne.
Il se sera donc passé six mois entre la fin de mon bilan de compétences et le début d’une nouvelle aventure professionnelle – on peut donc tout à fait en conclure que ce bilan a été une réussite !
Et maintenant ?
Eh bien on croise les doigts pour que cette nouvelle expérience soit toute aussi joyeuse et épanouissante que je me l’imagine ! (et au pire des cas, j’ai maintenant quelques plans B en stock…)
Pour quelqu’un comme moi, qui était passablement (très) perdue professionnellement parlant, faire un bilan de compétences était salvateur : j’ai fait un travail d’introspection que j’étais incapable de faire efficacement de moi-même depuis des années, j’ai été guidée avec douceur et toutes les ressources mises à ma disposition ont également été d’une très grande aide.
C’était aussi une expérience qui m’a donné confiance en moi et en mes capacités – j’ai très longtemps pensé ne pas savoir faire grand chose, allant de soi que tout le monde pouvait faire ce que je faisais. Alors si aujourd’hui ma confiance en moi n’est toujours pas celle d’un mediocre white man, j’ai tout de même une meilleure vision de mes compétences et qualités. Je sais désormais notamment que je suis créative (oui, ça peut paraître étonnant, mais j’ai toujours pensé ne pas vraiment l’être), à l’écoute et que je sais faire plein de choses !
J’ai longtemps regretté de ne pas avoir été mieux orientée durant le lycée, puis après, pendant mes études. Mais peut-être que les options d’orientation étaient là et que je n’ai juste pas pris le temps de m’y intéresser ? Qui sait… Et probablement qu’à l’époque, le métier de bibliothécaire ne m’aurait même pas effleuré l’esprit.
J’espère en tout cas que cet article (un peu long, pardon) vous aura intéressé et peut-être inspiré à faire, un jour, un bilan de compétences à votre tour… Si des questions sur le sujet subsistent, n’hésitez pas à me les poser, je me ferais un plaisir d’y répondre au mieux !
Merci encore mille fois à Sophie pour son accompagnement – je ne peux que vous la recommander, si vous envisagez de faire un bilan dans les temps à venir.
Très bonne semaine à tous‧tes et à très vite !
Garance & Moi vient de mettre en place un système de marrainage et
si ça vous intéresse que je sois votre marraine, n’hésitez pas à me contacter
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Commentaires (7)
Kizzy
2 novembre 2021 at 9h40
Merci pour ton article très complet !
En effet, c’est allé très vite entre le bilan de compétences et l’emploi décroché. Et ton parcours montre qu’il n’est pas toujours nécessaire d’avoir LE diplôme pour un poste précis, que des compétences sont transférables.
Laurelas
8 novembre 2021 at 18h14
Contente qu’il t’ait plu et peut-être servi – et oui ! Il y a beaucoup de métiers où la motivation + les compétences transférables font partie du « gros » du travail de reconversion :)
Romain
2 novembre 2021 at 12h07
Toutes mes félicitations pour ton travail ! Je suis trop content pour toi ! :)
Laurelas
8 novembre 2021 at 18h13
Merci, c’est très gentil :)
Paquito
8 novembre 2021 at 10h42
Merci pour ton partage d’expérience, je trouve cela vraiment intéressant d’avoir le point de vue de quelqu’un quand on se pose soi-même la question de le faire.
Bonne continuation dans ton nouveau métier ! Je suis jalouse de tous ces livres en avant-première que tu vas découvrir !
Laurelas
8 novembre 2021 at 18h12
Merci :) et contente que cet article ait servi, si tu te questionnes !
Julietteblogfeminin
29 octobre 2022 at 19h20
Félicitations, le travail paye !