Dans la Maison
Dès le moment où j’ai appris qu’un nouveau film mettant en scène Fabrice Luchini allait sortir, j’ai su qu’il fallait que j’aille le voir. Ce film ? Dans la Maison.
On y suit Germain (Fabrice Luchini), professeur de français au lycée Gustave Flaubert. Dépité devant le niveau de ses élèves, il se prend néanmoins d’affection pour l’un d’eux, Claude (Ernst Umhauer) – le seul qui sache raconter une histoire. Mais ses récits sont teintés d’une réalisme parfois ambigu… Claude raconte en effet à son professeur ses journées passées dans la maison de l’un de ses camarades… jusqu’à dépasser certaines limites.
Il semblerait que Fabrice Luchini, soit on l’aime, soit on le déteste. Je me range avec ceux qui l’aiment – je le trouve toujours tellement exalté dans ses rôles, un peu fou, exubérant mais formidable. Et je crois que c’est un homme passionné, ce qui le rend passionnant à mes yeux.
Et Dans la Maison, cela ne fait pas exception, j’ai trouvé Fabrice Luchini très bon, et égal à lui-même – que demander de plus ?
Cela dit, il n’est pas (vraiment) le seul centre d’attention dans ce film. Je dirais presque que celui qui lui vole quelque peu la vedette, c’est Ernst Umhauer, jeune acteur prometteur, gueule d’ange à laquelle il semble qu’il ne faille pas se fier… Je l’ai vraiment trouvé très bon dans ce rôle ambigu, et à vrai dire, je ne me suis toujours pas décidée : est-ce que je lui accorderai ma sympathie, ou plutôt pas ? En tout cas, il est pour moi la révélation du film. (et pour ne rien gâcher, il est plutôt joli garçon)
On retrouve aussi dans ce film Kristin Scott Thomas, l’épouse de Germain – son rôle est secondaire, mais j’ai trouvé qu’elle avait apporté quelque chose de rafraîchissant à l’intrigue. Elle est après tout le seul personnage qui ne soit jamais « dans la maison » (ou presque).
Alors oui, j’ai commencé par vous parler des acteurs, mais que dire de l’intrigue en elle-même ? Comme la bande-annonce le laissait présager, c’est un film qui fait la part belle au voyeurisme : Claude, à travers son étrange fascination pour la famille dans laquelle il s’immisce, nous dérange un peu.
Voyeurisme et littérature ! Dans cette histoire, on ne sait plus exactement faire la différence entre réalité et fiction, entre ce que Claude vit, et ce qu’il fantasme… Peu à peu, je me suis perdue dans le film, et ne savais plus très bien à qui faire confiance. A Claude, le narrateur ? A ce que je voyais sur l’écran ? La place du spectateur est importante ici, et il est réellement sollicité – une bonne chose je trouve.
Ce qui est dommage, vraiment, c’est que le film souffre de longueurs. Et pourtant, il démarre efficacement, presque sans nous laisser de répit, mais quelque part au milieu, ça stagne, ça tourne en rond, et on s’ennuie un peu.
Et que dire du dénouement ? J’ai, personnellement été un peu déçue. Je n’en dirai pas plus, de peur de vous gâcher la séance, mais je serais curieuse de savoir si d’autres partagent mon avis…
Je n’ai absolument rien à redire sur la mise en scène, sophistiquée et efficace et j’ai trouvé les dialogues particulièrement habiles et percutants. Dans la forme, c’est un beau film.
Mais dans le fond, je le redis, j’ai été quelque peu déçue et je suis un peu restée sur ma faim…
Avec Dans la Maison, François Ozon signe donc un film dérangeant, étrange et prenant, mais qui, malheureusement, s’essouffle à mi-chemin. A voir, mais je n’irais pas jusqu’à dire « à ne pas manquer ». (dommage)
L’avez-vous vu ? Et si oui, qu’en avez-vous pensé ?
Bonne fin de semaine !
+ A vrai dire, il y aurait beaucoup de choses à vous dire sur le fond – mais ce sont peut être mes habitudes d’étudiante, de vouloir tout analyser au peigne fin. La figure du père, centrale dans l’intrigue, mériterait une analyse par exemple. La notion de « normalité », évoquée par Claude, mériterait aussi d’être examinée, je pense. Mais je trouve que j’écris déjà presque trop, et à vrai dire, je ne dois pas avoir été suffisamment exaltée par ce film pour me lancer dans une critique plus approfondie… (mais pensez-y, si vous allez le voir et si ça vous intéresse)
+ J’ai aussi vu les Saveurs du Palais cette semaine – pas certaine d’en parler. Je l’ai dit sur Twitter, j’ai aimé, sans adorer. (et après tout, le film fait la part belle à la cuisine française, une cuisine qui est assez loin de mon alimentation, n’est-ce pas…)
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Commentaires (2)
Camille
19 octobre 2012 at 14h14
Que j’aime quand tu parles de cinéma!
Laurelas
21 octobre 2012 at 20h24
♡