Youth

Laurelas10 septembre 2015
Youth

En ce début de mois de septembre, le cinéma est empreint d’une étrangeté qui ne laisse pas insensible. Enfin, mon cinéma. Cette semaine je suis allée voir Youth, et j’ai de nouveau été frappée par un film à la fois étrange, poétique, drôle et tragique. (oui, un peu tout ça à la fois)

Je ne sais pas très bien ce que reflètent mes choix de films depuis que je suis revenue en ville, mais ça me fait un peu sourire. (souvenez-vous, la semaine dernière j’ai vu Le Tout Nouveau Testament, film étrange, drôle et beau à la fois…) Cela me fait sourire, parce que ce sont des films qui invitent à la réflexion, voire à l’introspection et que ça correspond bien à mon état d’esprit actuel.

Mais sans plus attendre, un rapide synopsis de Youth, le nouveau film de Paolo Sorrentino…

Dans ce film, on rencontre Fred (Michael Caine), un compositeur à la retraite, et Mick (Harvey Keitel), un réalisateur en passe de réaliser ce qu’il voit comme son dernier film, son chef d’œuvre. Tous deux sont en vacances, quelque part en Suisse, dans un hôtel qui allie luxe et thermes, et ils y croisent tous types de personnes – un jeune acteur californien qui se prépare à un grand rôle, un couple énigmatique, une ex-star du ballon rond, Miss Univers… etc.

La fille de Fred (Rachel Weisz) fait elle aussi partie de ce drôle de petit monde qui se croise sans forcément se voir…

Youth

Je ne suis pas une habituée du cinéma de Sorrentino. Je n’ai vu que This Must Be the Place (que j’avais beaucoup aimé à l’époque, et qui est un film assez particulier aussi) et je n’ai pas vu La Grande Bellezza il y a deux ans, mais je crois savoir que le cinéaste divise les critiques – et je comprends un peu pourquoi.

Youth est en effet un film qui pourra en dérouter plus d’un. Il ne s’y passe pas grand chose, en terme d’action, mais les personnages, hauts en couleur, donnent une saveur toute particulière au film. Ils nous font souvent rire, nous touchent, nous interrogent…

De même, les motifs soulevés dans le film – le temps qui passe, la vieillesse mais aussi la jeunesse, l’amour – sont universels, et sont traités avec une légèreté empreinte de mélancolie qui n’a pas été pour me déplaire. Quelque part, je trouve que ça permet de se distancer de cette chose un peu angoissante qu’est le temps qui passe… Du moins, c’est comme ça que je l’ai vécu. (c’est un peu difficile à expliquer comme ressenti, vous me suivez toujours ?)

Le film est constellé de scènes mémorables, tantôt intenses émotionnellement (je pense à la longue tirade de Rachel Weisz, parfaitement jouée), tantôt marquantes, tout en simplicité (Mick qui explique ce qu’est le passé et l’avenir à ses jeunes co-cinéastes) ou encore emplies de grâce comme cette scène (aussi relativement drôle) à la piscine, dont est extraite la photo de l’affiche du film.

Les acteurs (qui, je l’avoue, ont été la raison principale pour laquelle j’ai voulu voir le film) ont chacun livré une performance brillante. Michael Caine aura été tout en retenue, mélancolie avec une pointe de légèreté tandis que Harvey Keitel, plus décontracté mais tout aussi concerné par le temps qui passe, n’en aura pas pour autant été moins bon. Mention spéciale aussi à Paul Dano et son interprétation sereine d’un acteur en pleine observation.

Ah, et j’ai failli oublier ! Jane Fonda apparaît également à l’écran pour une prestation qui ne manquera pas de marquer les esprits, j’en suis sûre.

Du côté de l’image, c’est un ravissement d’enchaînement de plans travaillés avec minutie et de montage à forte charge symbolique. C’est esthétique, parfois un peu curieux – à l’image du propos même du film. Quant au rythme, il est lent et presque contemplatif par moments, mais tout s’équilibre à merveille.

La bande originale aussi, très éclectique (on passe à de la musique classique à du David Guetta tout de même !) s’intègre parfaitement au film, souvent avec beaucoup de grâce.

La toute fin du film ne m’a pas entièrement convaincue, principalement car je n’ai pas du tout aimé l’interprétation de la soprano Sumi Jo, ni les mouvements de caméra, mais je crois bien que c’est tout ce que j’ai à redire sur Youth, un film que j’aurai (avec le recul) beaucoup apprécié.

Youth - Bande-annonce VOST

Youth n’est pas un film qui plaira à tout le monde – il sera trop lent pour certains, peut-être trop ampoulé pour d’autres… Mais pour ma part, j’ai apprécié ce moment d’étrangeté, de grâce, de réflexion, le tout saupoudré d’humour, qu’aura été ce film.

C’est un film sur la vie, sur le temps qui passe, un film à la mise en scène léchée et aux acteurs relativement formidables et qui mérite qu’on s’y intéresse… tout simplement !

Le film est en salles depuis hier, et je vous invite à aller le voir, si toutefois vous pensez faire partie de ce public qui saura l’apprécier, prendre le risque de le découvrir et peut-être en repartir intrigué.

L’avez-vous déjà vu ? Qu’en avez-vous pensé de votre côté ?

Je vous dis à très vite et vous souhaite une belle journée ♡


Si vous avez aimé me lire, vous pouvez me le faire savoir, sans même commenter, en cliquant sur le   situé sous cet article – merci !

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Commentaires (6)

  • matchingpoints

    10 septembre 2015 at 14h03

    Nous avions vu et apprécié La Grande Bellezza lors de sa sortie, un film « empreint d’une étrangeté » pour vous citer ! Nous en avons parlé aussi sur notre blog
    http://wp.me/p2H2o8-4mZ
    Ce film semble continuer sur cette voie, votre avis nous donne encore plus envie d’aller le voir, merci !

    1. Laurelas

      10 septembre 2015 at 21h35

      Ravie que mon avis vous ait plu :)

  • auroreinparis

    10 septembre 2015 at 14h54

    C’est déjà mon second rendez-vous manqué avec ce film, je viens de manquer la séance, et le train ne m’attendra pas. Quel dommage ! J’espère le voir à mon retour, ta critique m’intrigue encore pus que la bande annonce.

    1. Laurelas

      10 septembre 2015 at 21h35

      Merci! J’espère que tu l’aimeras aussi, c’est un fil très particulier, mais à voir, je pense :)
      Bon voyage alors!

  • Eleusis_Mégara

    10 septembre 2015 at 19h47

    J’avais vu la bande annonce de ce film il y a deux ou trois mois peut-être et elle m’avait plutôt inspirée. Ta critique encore plus. J’aime bien quand tu parles de cinéma, je n’y vais jamais mais toi, tu me donnes souvent envie du contraire :)

    1. Laurelas

      10 septembre 2015 at 21h33

      Oh t’es mignonne :) et le cinéma, c’est la vie! Je pourrais mal m’en passer…
      Bisous!

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