Souvenirs de Marnie
J’essaie de reprendre doucement mes habitudes, et d’aller au moins une fois par semaine au cinéma – vendredi je suis donc allée me mettre à l’abri de la pluie en allant voir Souvenirs de Marnie, le dernier né des Studios Ghibli.
Mon intuition aura, encore une fois, été bonne, et j’en suis ressortie le cœur léger, apaisée et avec le sourire. (et en plus il s’était arrêté de pleuvoir)
Dans Souvenirs de Marnie, on rencontre Anna, jeune fille solitaire qui se voit contrainte d’aller passer l’été dans un petit village portuaire, pour des raisons de santé. Rapidement, elle découvre une vieille villa inhabitée au cœur des marais et développe une certaine fascination pour cette dernière. Et c’est aussi là-bas qu’elle fera la connaissance de Marnie, une jeune fille enjouée mais tout aussi solitaire qu’elle…
Si on est loin ici de l’imaginaire fantasque de Hayao Miyazaki, nous ne sommes pas non plus dans un réalisme semblable à La Colline aux Coquelicots – Souvenirs de Marnie oscille sans cesse entre rêve et réalité, quitte à perdre parfois le spectateur qui s’interroge « mais est-ce bien vrai ? ».
Le film aborde avec beaucoup de sensibilité et sans mièvrerie aucune, des thèmes tels que la solitude, l’adoption, le mal-être, l’abandon et la différence. Le personnage d’Anna, en plein questionnement, traverse le passage de l’enfance à l’adolescence avec l’aide de Marnie sa « nouvelle amie » – c’est mélancolique, c’est parfois d’une grande tristesse, mais c’est avant tout touchant.
Si le film, quelque part entre nostalgie et spleen adolescent, peut sembler sombrer un peu trop dans la mélancolie parfois, il n’en reste pas moins lumineux. Souvenirs de Marnie est en effet aussi une histoire de renaissance, de (re)découverte de soi et de ses origines.
Sans oublier cette petite pointe d’humour, très rafraîchissante, introduite presque exclusivement par le couple Oiwa, chez lequel réside Anna durant son séjour.
Visuellement c’est doux, c’est beau et presque apaisant – l’esthétisme fait écho à cette opposition entre rêve et réalité, passé et présent ou encore obscurité et lumière que j’ai évoquée plus haut. Les nuits à l’atmosphère presque gothique s’opposent aux paysages verdoyants et baignés de lumière, et c’est très réussi.
Quant à la bande originale, sans être particulièrement marquante, elle accompagne avec beaucoup de douceur elle aussi, la mélancolie du film.
Souvenirs de Marnie est donc un petit bijou de délicatesse et de poésie qu’il serait dommage de négliger sous prétexte que c’est un film qui s’adresse davantage aux enfants – d’autant que je trouve que les thèmes qui y sont abordés peuvent toucher aussi bien les enfants, les adolescents que les adultes.
Je me suis parfois retrouvée dans le personnage d’Anna, j’ai été touchée, j’ai souri et malgré la mélancolie, j’avais le cœur léger en sortant du cinéma.
Je vous le conseille donc de tout cœur, un après-midi pluvieux et solitaire, un soir entre amoureux, ou entre copines – ce n’est peut-être pas un chef d’œuvre majeur des Studios Ghibli, mais un film précieux et touchant.
Et c’est avec beaucoup de peine que j’ai appris que ce serait peut-être le dernier film des Studios Ghibli, du moins dans l’immédiat. Malheureusement, au Japon, Souvenirs de Marnie n’aura pas séduit la foule, et le Conte de la Princesse Kaguya non plus… Je ne peux pas croire que les Studios Ghibli vont cesser leur activité, et cesser de nous faire rêver. (tristesse)
Avez-vous vu Souvenirs de Marnie ? Est-ce que vous aimez les films des Studios Ghibli ?
Bon dimanche à tous ♡
+ J’ai lu cette critique du film après l’avoir vu, et je suis assez d’accord avec ce qui y est développé. (et je jalouse un petit peu le style et la profondeur de l’analyse.. j’en suis tellement loin !)(légers spoilers, attention)
Si vous avez aimé me lire, vous pouvez me le faire savoir, sans même commenter, en cliquant sur le ♡ situé sous cet article – merci !
3
Commentaires (1)
auroreinparis
18 janvier 2015 at 13h39
J’ai longtemps suivi les studios Gubli mais n’ai pas vu « Princesse Kaguya » et malgré ta critique ( très belle d’ailleurs) enthousiaste, je privilégie d’autres films à celui-ci. La cuvée du 14 janvier en terme de sortie est d’ailleurs impressionnante !