Mes lectures de l’été : Major Pettigrew’s Last Stand & The Silkworm
Alors que l’automne semble s’installer pour de bon dans nos contrées, il est temps que je parle un peu des livres que j’ai lus pendant mes vacances – ces lectures de l’été ne sont pas bien nombreuses, mais que voulez-vous, vingt-quatre heures ne semblent toujours pas suffisantes pour assouvir toutes mes passions !
Sans plus attendre, plongeons dans le vif du sujet avec tout d’abord Major Pettigrew’s Last Stand, premier (et seul pour l’instant) roman de Helen Simonson, qui attendait sagement son heure dans ma bibliothèque depuis deux ans (…) et que j’ai donc enfin terminé cet été.
Qu’en dit le quatrième de couverture ?
À Edgecombe St. Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu’à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l’archétype même du gentleman anglais. Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n’est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse.
Mais, le jour ou le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d’origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir.
Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, ou le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d’autant plus nombreux que leurs familles s’en mêlent
Roman sans prétention à l’ambiance délicieusement britannique, Major Pettigrew’s Last Stand aura été une lecture légère tout à fait adaptée à la saison estivale. C’est un roman drôle et savoureux, parfait pour les amateurs du style anglais.
On nous présente une histoire d’amour entre personnes du troisième âge, mais ce n’est (vraiment) pas que ça. Comme souvent dans les œuvres britanniques, la critique sociale n’est jamais très loin et le roman traite aussi bien le sujet du racisme ordinaire que celui du respect (ou non) des traditions. C’est traité avec finesse et sensibilité, sans jamais tomber dans l’excès.
Les personnages sont attachants et si vous aimez le piquant du personnage de Maggie Smith dans Downton Abbey (comment ça, vous ne regardez pas Downton Abbey ?!), nul doute que le personnage du Major vous plaira. Ernest Pettigrew est à la fois gentleman et plein d’ironie, et c’est absolument savoureux à la lecture.
Le style d’Helen Simonson est agréable à lire, et même si ça n’est pas de la « grande » littérature, c’est un roman léger qui mérite qu’on s’y penche, ne serait-ce qu’en vacances.
Je l’ai (évidemment) lu en anglais, et il ne m’a pas semblé très difficile à comprendre, alors je vous le conseille en version originale (d’autant que j’ai lu que la traduction française n’était pas des plus fameuses… et que la couverture anglaise est bien plus jolie que la française !).
Pour en savoir plus, la critique du New York Times est plutôt élogieuse… Moi je ne vous en dis pas plus, mais je vous le conseille de tout cœur – c’est léger, bien écrit et construit, drôle et plein d’esprit, dans la plus pure tradition britannique !
Le second roman qui a animé mon été aura été The Silkworm, de J.K Rowling (sous pseudonyme), qui est en réalité un second volet (d’une longue lignée je l’espère) des aventures du détective Cormoran Strike, que l’on a découvert dans The Cuckoo’s Calling l’année dernière, et dont je vous avais parlé avec passion à l’époque.
Autant vous dire que je l’attendais avec impatience celui-là ! Et bien que je l’avais pré-commandé, je me l’étais précieusement gardé pour le savourer durant mes vacances. Bon, une fois en Bretagne, les choses ont fait que je n’ai pas vraiment pu m’y consacrer autant que je l’aurais voulu, mais dans le train du retour je ne l’ai pas lâché… pour ensuite le terminer, à bout de souffle, à la campagne, juste avant la fin des vacances.
Mais d’abord, de quoi parle ce livre ?
Quand l’écrivain Owen Quine disparaît dans la nature, sa femme décide de faire appel au détective privé Cormoran Strike. Au début, pensant qu’il est simplement parti s’isoler quelques jours – comme cela lui est déjà arrivé par le passé –, elle ne demande à Strike qu’une seule chose : qu’il le retrouve et le lui ramène.
Mais, sitôt lancée l’enquête, Strike comprend que la disparition de Quine est bien plus inquiétante que ne le suppose sa femme. Le romancier vient en effet d’achever un manuscrit dans lequel il dresse le portrait au vitriol de presque toutes ses connaissances. Si ce texte venait à être publié, il ruinerait des vies entières. Nombreux sont ceux qui préféreraient voir Quine réduit au silence.
Lorsque ce dernier est retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances, la course contre la montre est lancée. Pour mettre la main sur le meurtrier – un tueur impitoyable, tel qu’il n’en a encore jamais rencontré dans sa carrière –, Strike va devoir d’abord percer à jour ses motivations profondes.
Presque aussi jubilatoire que The Cuckoo’s Calling, ce nouvel opus est encore une fois un polar d’une grande qualité dont il est bien difficile de se détacher à partir du moment où l’on s’y est plongé – J.K Rowling est vraiment très habile dans sa prose !
Cette fois, loin des paillettes du monde du mannequinat, on se retrouve dans le monde de l’édition où des auteurs aux égos démesurés semblent se heurter à des éditeurs non moins excentriques… Et cette fois, j’ai trouvé l’intrigue d’autant plus sombre, tortueuse et presque malsaine.
Il faut dire que la mort d’Owen Quine est très, disons, graphique, et que c’est une image qui m’a hantée jusqu’à la fin de ma lecture. (Je vous avais dit que j’étais un peu, hum, sensible ? Pourquoi croyez-vous que je ne regarde pas Game of Thrones par exemple ?)
Si l’intrigue s’est assombrie, les personnages, eux, ont encore gagné en profondeur, et je me suis réellement prise d’affection pour Robin et Cormoran, dont la relation s’est elle aussi approfondie…
The Silkworm est en outre vraiment bien écrit. Ici encore, par exemple, Londres semble être un personnage à part entière du livre, tout comme dans The Cuckoo’s Calling et ceux qui me lisent depuis longtemps savent à quel point j’admire Rowling pour ses qualités de conteuse d’histoires et de « metteuse en scène » – ses romans ont la particularité d’être très « cinématographiques », mais ça, je vous l’avais déjà dit aussi.
Ses descriptions, incroyablement détaillées, nous emmènent à travers ses intrigues avec force et aisance. Ses livres sont fluides, plein d’esprit et férocement critiques – The Silkworm ne fait pas exception !
Évidemment, je vous le recommande chaudement, surtout si vous avez déjà apprécié The Cuckoo’s Calling. En revanche, contrairement à Major Pettigrew’s Last Stand, si vous décidez de vous attaquer à la version originale, ayez un dictionnaire pas très loin – même moi, pourtant relativement bilingue, j’ai dû avoir recours au dictionnaire pour une poignée de mots dont je n’étais pas certaine de la traduction…
J’espère que je vous ai donné envie de vous plonger à votre tour dans l’un de ces deux livres, voire même dans les deux !
Après tout, ils ont tous deux pour point commun ce délicieux parfum britannique qui me séduit tant, et qui me fait parfois dire que finalement, je m’y sentirais vraiment bien, là-bas, de l’autre côté de la Manche…
Et vous, vous connaissez ces livres ? Les avez-vous peut-être déjà lus ?
Je vous souhaite une belle journée et vous dis à très vite !
Si vous avez aimé me lire, vous pouvez me le faire savoir, sans même commenter, en cliquant sur le ♡ situé sous cet article – merci !
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Commentaires (8)
Mezaya
23 octobre 2014 at 19h15
Le Ver à soie attend sagement dans ma pile à lire, mais je ne compte pas le laisser prendre la poussière ! Dès que j’ai quelques jours devant moi je le lis. J’avais beaucoup aimé L’appel du coucou alors j’ai hâte de retrouver Cormoran :D
Laurelas
25 octobre 2014 at 0h39
J’espère que tu apprécieras aussi alors :)
Amarie
24 octobre 2014 at 12h38
Si tu aimes le style anglais et les ambiances un peu désuètes (mais si charmantes!), je te conseille vivement la lecture de « The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society », unique roman par Mary Ann Shaffer. Je l’ai lu cet été et j’ai été extrêmement séduite. Ce roman épistolaire est très prenant. Il écrit dans un style très agréable, avec humour, un peu d’ironie et cette touche de critique sociale dont tu parles.
Laurelas
25 octobre 2014 at 0h42
Je l’ai lu il y a quelques années, et j’avais effectivement A-D-O-R-É :)
Exactement le style que j’aime, tu as vu juste – du coup, toi tu devrais aimer Major Pettigrew’s Last Stand!
Esclarmonde
24 novembre 2014 at 12h07
Je te rejoins dans l’appréciation de ces deux tomes de Cormoran que je viens de dévorer l’un après l’autre. J’ai hésité à les acheter car j’ai absolument détesté the Casual vacancy ! je m’étais forcée à le finir espérant sans cesse qu’il s’y passe quelque choses, engluée dans un rythme trop lent pour moi.
Ici je retrouve ce que j’ai aimé dans HP, des personnages vivants bien caractérisés mais laissant une place à l’imagination, de l’humour et une langue très agréable à lire. Je suis toujours contente d’augmenter mon vocabulaire anglais de mots précis et de retrouver du latin ;-)
On attend le 3e, le 4e …..
Laurelas
26 novembre 2014 at 15h49
Oui, oui, vite la suite :)
Anne-Laure
21 octobre 2015 at 1h29
Bon, tu m’as convaincue avec tes critiques des romans de Robert Galbraith ! Entre l’univers du mannequinat et celui de l’édition, je ne demande qu’à plonger !! :D
Laurelas
21 octobre 2015 at 11h15
Héhé, j’en suis ravie, ce sont vraiment des bons romans qu’on a bien du mal à reposer tant ils tiennent en haleine :)