La Belle et la Bête
Il était une fois… Ainsi commence cette nouvelle adaptation de La Belle et la Bête, qui est en réalité la première adaptation du texte original écrit par Madame de Villeneuve en 1740. Autant vous dire qu’on s’éloigne un petit peu de Disney ou de Jean Cocteau et que le résultat est pour le moins.. rafraîchissant !
Mais avant d’élaborer sur mes impressions, un léger retour sur le synopsis – comme toujours !
C’est l’histoire d’un riche marchand (André Dussolier), malheureusement veuf mais père de six enfants, qui perd toute sa fortune suite au naufrage de ses navires marchands. Alors qu’ils sont obligés de s’exiler à la campagne, il n’y a que Belle (Léa Seydoux), pleine de grâce et de douceur, qui semble y trouver son compte…
Lors d’un voyage éprouvant, le marchand se perd et se retrouve dans le domaine de la Bête (Vincent Cassel) où il y trouve milles richesses… mais c’est en cueillant une rose à la demande de Belle, que la Bête l’attaque et lui demande sa vie en contrepartie. Une vie pour une rose.
Au retour de son père, Belle décide de se sacrifier à sa place, et part rejoindre la Bête, prête à mourir s’il le faut…
D’abord, il faut bien que je vous le dise, je suis allée voir ce film avec appréhension, car même si je me garde bien de lire les critiques avant de m’engouffrer dans une salle de cinéma, j’étais tombée malgré moi sur quelques avis mitigés… Et puis, n’ayons pas peur de le dire, le projet semblait ambitieux pour un film français.
Finalement, une fois dans l’obscurité, je me suis tout simplement laissée porter par la magie et la féerie d’un conte qui ne ressemblait à aucun autre. Oui, la Belle et la Bête n’est pas un film parfait (et je vais y revenir) mais il a le mérite d’avoir crée un univers bien à lui, façonné par les diverses inspirations de Christophe Gans, le réalisateur.
On ressent ici et là qu’il s’est notamment inspiré de l’onirisme de Hayao Miyazaki et quand la caméra survole le château de la Bête, presque en ruines, on se croirait dans un des dessins animés du maître de la féerie à la japonaise… ou dans un Final Fantasy. Il y a aussi un tout petit quelque chose de Burtonien dans cet univers et ça je l’ai surtout perçu dans la bande originale. (qui est très belle je trouve, et a été composée par Pierre Adenot)
L’univers de la Belle et la Bête est donc aussi unique que féerique. La photographie du film est merveilleuse et les effets spéciaux (peut-être trop présents pour certains) sont réussis. Les costumes sont quant à eux majestueux et les décors à la fois mystérieux et grandioses.
Visuellement, c’est un quasi sans-faute et j’en suis ressortie avec des étoiles dans les yeux. Côté scénario, c’est une autre histoire…
Centré sur l’histoire de Belle plutôt que sur celle de la Bête, le récit fonctionne sur le modèle du retour en arrière, et finalement, tout le film n’est qu’une mise en abyme, initiée dès que l’on entend le fameux « Il était une fois ». Alors que l’idée n’est pas foncièrement mauvaise, il me semble que cela nuit quelque peu à la narration.
Car malheureusement, de passer d’une narration à l’autre empêche l’approfondissement de l’intrigue, et les transitions sont parfois maladroites – on ne comprend pas très bien comment Belle finit par tomber amoureuse de la Bête par exemple, ou du moins, c’est un sujet qu’on survole le temps de quelques flashbacks…
Par conséquent, les dialogues ne sont pas des plus fins, et on a comme l’impression qu’il manque quelque chose, à savoir un réel approfondissement des enjeux et des personnages. Ou une ellipse narrative plus claire. (c’est dommage d’évoquer les mignonnes petites créatures qui peuplent le château, annonçant qu’elles seront indispensables à Belle, pour ne plus que les apercevoir par la suite… par exemple)
Cela dit, n’oublions pas qu’il s’agit d’un conte et à travers ce terme on peut aisément excuser un certain manque de vraisemblance (c’est l’essence même d’un conte merveilleux) ou encore pardonner une certaine superficialité des propos. Les contes de fées, après tout, sont souvent un peu simplistes et dépeignent des situations relativement manichéennes…
Quant aux acteurs, difficile de juger de leurs prestations quand l’écriture semble si imparfaite… Je ne saurais par exemple dire si c’est le scénario ou le jeu de Léa Seydoux qui rend son personnage si superficiel (peut-être un peu des deux ?). En revanche, Vincent Cassel, il a une sacré prestance, c’est indéniable.
Bon, en somme, la Belle et la Bête on va le voir ou pas ?
Si, comme moi, vous êtes prêts à pardonner un scénario faible et des dialogues sans grand intérêt pour rêver face à une aventure visuelle plutôt réussie, oui, allez-y. En revanche, si l’esthétique d’un film ne vous importe pas autant que la qualité de son scénario, passez votre chemin.
Évidemment, un bon film conjugue les deux – photographie soignée et scénario abouti – mais un peu d’indulgence que diable ! Ce n’est pas tous les jours que le cinéma français a tant d’ambition, et la Belle et la Bête n’a rien à envier aux grosses productions d’Outre-Atlantique…
J’ai rêvé un peu, tremblé un peu, et même si j’aurais aimé ressentir encore davantage d’émotions, je me suis laissée emporter par la beauté de l’image, et c’est ça, la magie du cinéma. Ni immanquable, ni désastreux, la Belle et la Bête est un film à découvrir… (et qui sera parfait pour un dimanche après-midi hivernal, sous la couette)
A vous de voir !
Est-ce que vous avez vu La Belle et la Bête ? Qu’en avez-vous pensé ?
+ Ne pensez pas comme moi, bêtement, que Perducas s’appelle Père Ducasse. (je me suis sentie un peu bête quand j’ai vu le générique…)
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Commentaires (5)
Goldilocks
19 février 2014 at 14h17
Je rejoins complètement ton avis sur ce film. Je trouve en l’occurrence que Lea plombe le film, elle joue mal (après je ne suis peut-être pas objective je ne l’aime pas). Effectivement le scénario n’est pas parfait par contre visuellement c’est très beau et les costumes sont superbes. La musique met bien en valeur le film également, ça mérite d’être souligné.
En tout cas cela montre qu’en France aussi on peut faire de grosses productions qui tiennent la route.
Eleusis_Mégara
19 février 2014 at 14h49
Bon on part très mal car je n’aime ni Léa Seydoux (je ne l’ai vue dans aucun film mais sa seule présence m’agace), ni Vincent Cassel que je trouve très mauvais acteur (toujours dans des rôles de méchants/pervers/violents). Il a un seul registre et ce n’est pas vraiment ce que j’appelle un bon acteur (en somme il n’a pas hérité du talent de son père). Quand j’ai découvert le casting, je n’ai pas vraiment été étonnée et leurs traits caricaturaux ne me fera pas dépenser mes sous pour aller voir le film, même si les petites bêtes ont l’air choupi, les costumes beaux et les décors magiques. Je préfère, et de loin, me remettre le Disney ;)
Bisous <3
Aurélie | Just A Girl
20 février 2014 at 18h41
Je l’ai vu hier et j’ai été assez déçue, car j’en attendais beaucoup…
Tout comme toi j’ai aimé l’aspect visuel du film, très réussi en effet, ainsi que la musique.
En revanche je n’ai pas aimé le scénario, l’omniprésence des frères et des brigands, sans intérêt, et surtout, la relation entre la Belle et la Bête, complètement survolée (pour ne pas dire bâclée), alors qu’elle aurait du, selon moi, être le cœur même du film…
La Belle passe de « vous me dégoûtez » à « laissez-moi retourner auprès de lui » « je vous aime », etc… sans aucun transition, aucune évolution apparente de leurs relation(qui était pourtant très bien montrée dans le dessin animé Disney).
Bref, c’est dommage…
Je ne parlerai même pas de l’affrontement final, ridicule (WTF les géants de pierre???).
Bref, c’est une déception de mon côté…
Marine
20 février 2014 at 19h49
Bien envie de revoir la version de Jean Cocteau qui m’a tellement fait rêver quand j’étais enfant :)
Mamzelle Lili
25 février 2014 at 11h51
–> + Ne pensez pas comme moi, bêtement, que Perducas s’appelle Père Ducasse. (Je me suis sentie un peu bête quand j’ai vu le générique…)
LOL ! (bon au moins je ne suis pas la seule !!!)