Marguerite
J’ai beaucoup tardé à vous parler de Marguerite, tout simplement parce que c’est le premier film dont j’ai décidé de parler… en vidéo.
Eh oui, après y avoir songé (longtemps), pesé le pour et le contre, j’ai fini, un dimanche après-midi, par me lancer. J’ai installé mon trépied, j’ai un peu habillé mes yeux et j’ai commencé. Timidement, avec hésitation, sans réelle préparation. Je me suis littéralement jetée dans la gueule du loup.
Ont suivi des heures (oui, oui) de montage, pour passer de vingt minutes de vidéo à un peu plus de dix minutes. J’ai mis ma famille à contribution, et j’ai suivi les conseils drastiques de montage de ma petite sœur et j’ai fini par m’habituer à mes tics (qui m’étaient inconnus jusque là)(à moins qu’ils ne soient dus à la caméra).
Bref, je vous laisse découvrir mon avis sur Marguerite en vidéo, et je vous donne rendez-vous juste en dessous pour quelques réflexions supplémentaires…
Vous êtes encore là…?
Bon. J’ai été trop synthétique à mon goût dans cette première vidéo – j’aurais voulu pousser l’analyse plus loin, mais j’ai coupé ces passages au montage, d’autant qu’ils n’étaient pas très aboutis, au fond.
J’aimerais par exemple revenir sur l’opposition entre le personnage de Marguerite, et son nouvel entourage bohème, que j’ai qualifié de « sombre » dans ma vidéo. Car après tout Marguerite, personnage naïf et fantaisiste, est ce que l’on pourrait qualifier de « blanche colombe », et curieusement, dans le film, on apprend qu’elle ne mange que des aliments blancs, elle reçoit des bouquets de fleurs blanches…
Et n’oublions pas son costume de scène angélique, que l’on aperçoit sur l’affiche du film. Marguerite serait donc synonyme de pureté, là où son nouvel entourage est plus sombre, plus noir, plus dangereux.
Celui qui m’a particulièrement marqué comme antithèse à Marguerite, est son valet Madelbos, qui est… noir. L’opposition est ainsi clairement visible. D’autant que ce personnage m’a paru aussi noir dans ses agissements que physiquement.
(disclaimer : Relever ce trait de symbolisme n’implique pas que je cautionne le fait qu’un acteur noir ait été choisi pour ce rôle ambigu et légèrement malsain, et je comprends bien que ce choix de la part du réalisateur puisse être vu comme étant maladroit… vu que je partage en partie ce point de vue)
Je l’ai à peine mentionné dans la vidéo, mais Madelbos est celui qui prend les photos de Marguerite, à la demande de cette dernière, et ce depuis des années. Ce que l’on voit, en outre, dans le film, c’est la minutie avec laquelle Madelbos s’emploie à développer ses clichés, et toute la fascination que Marguerite, dans sa « folie », exerce sur lui.
À travers ses photos, Madelbos semble faire de la vie de Marguerite une véritable œuvre d’art, son œuvre d’art et c’en est presque malsain… (je ne veux pas trop vous en dévoiler, mais le dénouement du film devrait vous indiquer ce que je veux dire par-là)
Alors entre Marguerite, symbolisée par la couleur blanche, et Madelbos, ambassadeur de la noirceur du film, nous avons Lucien, le journaliste que l’on rencontre au début du film, qui sera l’élément perturbateur de la vie de Marguerite et qui a les cheveux… gris.
Et effectivement, ce personnage, on ne sait pas exactement quoi en penser. Il semble parfois vouloir du mal à Marguerite, alors qu’à d’autres, il semble réellement l’apprécier, et presque vouloir la protéger. Quoi qu’il en soit, j’ignore si la symbolique que j’ai exposée ici a été voulue (mais sûrement, non ?) mais j’ai trouvé ça intéressant, en retrospect.
C’est drôle, car quand il s’agit de cinéma, j’ai deux aspects de ma personnalité qui entrent en conflit. D’abord mon côté littéraire, qui me donne envie d’étudier, d’analyser et de traduire les images que je vois défiler devant moi… Puis l’aspect passionné de mon être, qui se laisse emporter par les images et l’intrigue, pour vivre pleinement un film, en totale immersion, ou presque.
J’y pensais en regardant l’Après-Séance de Crimson Peak de l’excellent François Theurel, aka le Fossoyeur de Films (que j’aime passionnément regarder)… Car, même si je rejoins son avis sur de très nombreux points sur Crimson Peak, j’avais l’impression qu’il incarnait parfaitement celui qui se distanciait suffisamment du film, pour réaliser une véritable analyse critique.
De mon côté, en relisant ma critique, je me suis rendue compte à quel point j’étais davantage proche de mes émotions quand je parlais de cinéma, et que c’est souvent (si ce n’est tout le temps) le cas, du moins quand j’ai apprécié un film.
Tout ça pour vous dire que je ne sais pas si j’arriverais un jour à vous parler de films en vidéo aussi bien que François Theurel, ou d’autres, trop submergée par mes émotions que je le suis – mais ce n’est pas bien grave après tout, non ?
Bon. Malgré une critique vidéo, j’ai tout de même beaucoup écrit, cette fois encore… J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur, et je félicite ceux qui auront tout regardé ET lu ! D’ailleurs n’hésitez pas à cliquer sur le cœur en bas de l’article pour me dire si vous avez aimé cet article, et n’hésitez pas non plus à me dire en commentaire ce que vous avez pensé de cette première vidéo…
J’espère que ça vous a plu et pour celles et ceux qui préfèrent me lire : je continuerai d’écrire bien plus que de produire du contenu vidéo (ça n’en a pas l’air, mais ça prend deux à trois fois plus de temps), ne vous inquiétez pas !
À bientôt ♡
Si vous avez aimé me lire, vous pouvez me le faire savoir, sans même commenter, en cliquant sur le ♡ situé sous cet article – merci !
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Commentaires (12)
Sophie
23 octobre 2015 at 10h59
Vidéo très réussie =) !! J’espère que ça t’a donné l’envie d’en faire d’autres même si ça prend plus de temps que d’écrire !
Laurelas
23 octobre 2015 at 23h58
Merci c’est gentil <3 et on verra bien pour la suite..!
Orr Vue sur chambre
23 octobre 2015 at 11h03
Eh bien! J’attendais avec impatience ta vidéo, et j’ai été comblée. Je ne crois pas qu’il soit problématique d’être proche de ses émotions lors d’une critique de film. François Theurel est très talentueux et fait très bien ce qu’il fait, mais j’aime beaucoup ta façon, justement de rester proche du ressenti. Je n’ai pas vu Marguerite, et on peut même dire que je ne suis pas très cinéphile, mais ton approche est pile la bonne pour m’intriguer, m’attraper et finalement me voir le film. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles que je suis ton blog de très près: parce que j’aime cette démarche, qu’elle me réconcilie avec un cinéma que par paresse, défaut de concentration et manque d’un penchant naturel pour lui, je n’approche que très vaguement.
Tout cela se prolonge par un manque de goût sur les vidéos Youtube d’ailleurs, a fortiori lorsqu’elles durent plus de cinq minutes.
J’ai beaucoup aimé t’entendre et davantage t’écouter: le ton et la diction qui sont les tiennes sont extrêmement agréables, fluides, et se dégage l’impression d’une proximité extrêmement rassurante et chaleureuse pour la bête farouche que je peux être. On retrouve la patte de ton blog, ce petit monde très confortable qui partage les mêmes caractéristiques et me plaît tant, avec sa sensibilité toute personnelle.
J’espère que cette vidéo est donc la première d’une longue série, car me voilà une nouvelle fois abonnée!
Orr
Laurelas
24 octobre 2015 at 0h01
Ohlala, tu peux pas savoir à quel point ton commentaire m’a touchée, réellement. Merci, merci pour tout ça, j’en perds un peu mes mots vois-tu..!
Je suis ravie que ça t’ait plu en tout cas, cette vidéo, et mon blog en général – et j’espère, du coup, continuer à « créer » dans ce sens :)
Merci encore, et à bientôt <3
Pauline
23 octobre 2015 at 11h43
J’aime beaucoup ta vidéo, j’ai eu l’impression qu’on discutait du film autour d’un café ;) et je trouve que tu as une voix toute douce qui donne envie d’être écoutée !
C’est très difficile pour moi d’être objective et critique quand j’ai aimé quelque chose, alors que quand je n’ai pas aimé, je sais distancier mes émotions négatives et vite retrouver exactement pourquoi je suis agacée ou ennuyée. La passion positive m’emporte très vite.
En tout cas j’ai très envie d’aller voir Crimson Peak et je dois me retenir trèèès fort de ne pas regarder la vidéo du Fossoyeur (♥) avant d’aller au cinéma…
Merci pour cette vidéo, le travail que tu as fait, et pour tes critiques qui sont toujours super intéressantes !
Laurelas
24 octobre 2015 at 0h04
Oh ce que tu es chou, merci à toi <3
Et je me retrouve bien dans ce que tu dis de la « passion positive » – car c’est tout à fait ça. (Et même si c’est plus rare, j’ai aussi écrit des « critiques » presque assassines parfois (rarement) donc, ça se tient!)
Merci aussi pour ma voix, je n’en pouvais plus trop de m’entendre parler à force de travailler sur le montage, alors je suis un peu rassurée que ma voix ait plu à quelqu’un! >.< A bientôt Pauline :)
valerie
23 octobre 2015 at 12h27
« D’autant que ce personnage m’a paru aussi noir dans ses agissements que physiquement. »
que dire.
Laurelas
24 octobre 2015 at 0h11
Effectivement, que dire? Je ne suis pas sûre que venir me prêter des propos et idées qui ne m’appartiennent pas, sans autre forme de procès qu’un « que dire », soit très diplomate. Relever un trait symbolique d’une œuvre ne veut pas dire que je cautionne son utilisation…
thecherrycrumble
23 octobre 2015 at 14h24
Yay o/ trop cool ta vidéo :D (moi, donner des conseils drastiques ? haha)
Laurelas
24 octobre 2015 at 0h12
Merci sœurette.
Camille
24 octobre 2015 at 2h19
Bon alors moi : j’adore !
De toutes façons j’aime beaucoup tes critiques de films, tu dois être la seule qui parvient à me faire lire (ou regarder, donc !) des critiques cinéma, alors que ce soit à l’écrit ou en vidéo, je valide.
Puis je rejoins Pauline aussi : tu as une voix toute douce qui donne envie de t’écouter parler des heures !
Laurelas
7 novembre 2015 at 12h36
Oh c’est trop gentil, merci beaucoup (non, non, du retard à répondre à mes commentaires, moi? haha)
<3