The Grand Budapest Hotel
The Grand Budapest Hotel est un de ces films que j’ai attendu avec une certaine impatience, alléchée par l’univers, le casting, et tout simplement la signature de Wes Anderson. Bon, autant vous le dire tout de suite, l’impatience donne parfois lieu à des déceptions… et sans regretter d’avoir vu ce film, je crois que j’en attendais trop.
Mais tout d’abord, place à un petit résumé du film, pour ne pas perdre les moins cinéphiles d’entre vous !
L’histoire se joue au cœur de la vieille Europe, dans la République imaginaire de Zubrowka, dans les années 1930. On y suit les aventures de Gustave H. (Ralph Fiennes) le concierge du Grand Budapest Hotel, qui se retrouve avec son « lobby boy », Zero (Tony Revolori), au centre d’une intrigue mêlant un important héritage familial à un vol de tableau d’une valeur inestimable.
Ce récit est lui même enchâssé dans le récit d’un auteur qui raconte sa rencontre avec l’un des personnages clefs de l’intrigue citée précédemment. Cette mise en abyme multiple risque de vous dérouter cinq minutes, mais pas bien plus, rassurez-vous.
S’il y a bien une chose qu’on ne peut reprocher à The Grand Budapest Hotel, c’est son esthétisme et son univers d’une richesse folle. Dans ce film, on se retrouve propulsé dans une Europe de l’Est totalement imaginaire et haute en couleurs qui nous donne pourtant envie d’y croire. Les décors sont incroyables, chatoyants et riches en détails – rien n’est laissé au hasard.
Il en va de même pour les costumes qui sont impeccables, et le maquillage, particulièrement incroyable dans le cas de Tilda Swinton qui a été transformée en très vieille femme de façon très convaincante (et loufoque, il faut bien le dire).
D’autre part, Wes Anderson aime jouer avec les images, on le sait, et il le prouve encore une fois de plus en mêlant aux séquences filmées « classiques », des plans en stop-motion ou encore des maquettes et miniatures. Ajoutez à cela une variation des formats d’image selon l’époque à laquelle on se trouve dans le récit, et autres travellings latéraux qui caractérisent si bien l’imagerie de Wes Anderson et vous obtenez un film visuellement riche et maîtrisé qui ne laisse place à aucune monotonie.
The Grand Budapest Hotel est donc une réussite visuelle, et ça, c’est indéniable. C’est un univers de conte de fées ancré dans le réel (ceci est une antithèse mes amis, j’en ai bien conscience), théâtre d’une intrigue rocambolesque et portée par une multitude de personnages tous plus atypiques (et drôles) les uns que les autres.
Si c’est la première fois que Ralph Fiennes collabore avec Wes Anderson, ça n’en demeure pas moins formidable – bien au contraire ! Il est excellent en Gustave H., drôle de concierge d’hôtel féru de poésie et gigolo assumé. A noter que c’est l’un des rares rôles récents de Ralph Fiennes où l’on se prend d’affection pour son personnage.
Le reste du casting est tout aussi savoureux, d’Adrian Brody en diabolique héritier, en passant par par Willem Dafoe, véritable méchant, jusqu’à Tony Revolori (évidemment !) en disciple docile et ingénieux du fantasque et distingué Gustave H. – bref, on se régale devant un tel casting.
Les dialogues font mouche, et sont souvent très drôles, et le rythme est assez effréné et ne souffre (presque) pas de longueurs. Ah, et j’oubliais ! La bande-son est tout aussi formidable et essentielle à la mise en place de l’univers du film. (elle a été réalisée par Alexandre Desplat)
Mais alors, qu’est-ce qui ne va pas avec The Grand Budapest Hotel ?
A vrai dire, pas grand chose, et c’est un peu ça qui me déroute. Enfin si, ce qui m’a manqué, c’est un peu d’émotion, ou peut-être davantage de profondeur dans les propos… Le côté doux-amer de Wes Anderson est bien présent dans The Grand Budapest Hotel, mais c’est assez léger en somme.
Comme si la richesse visuelle ne suffisait pas à combler un manque de profondeur (et peut être de cohérence) narratif. Je parle de cohérence pour souligner une impression qui persiste un peu, malgré la linéarité de l’intrigue : The Grand Budapest Hotel semble être un recueil de saynètes qui s’enchaînent à une vitesse folle, pour le plus grand plaisir des spectateurs certes, mais peut-être au détriment d’une plus grande cohérence globale.
Vous me suivez ? C’est difficile pour moi de mettre le doigt sur ce qui m’a déplu dans The Grand Budapest Hotel.. simplement parce que j’ai vraiment aimé le film au fond. Je suis juste incapable de crier au génie et de déclarer que c’est un chef d’œuvre, et ça me chiffonne un peu, parce que je crois que j’aurais bien voulu pouvoir le dire.
En somme, The Grand Budapest Hotel est un joli conte hivernal, un peu plus doux qu’amer, visuellement époustouflant, peut-être un peu trop lisse même, mais qui se regarde avec plaisir, et avec des yeux d’enfant. Je vous le conseille, malgré ce que j’ai pu en dire, parce que ça reste un très beau film !
Bon, et vous, vous l’avez vu ? Qu’en avez-vous pensé ? Je suis extrêmement curieuse de lire vos avis ! (pour de vrai)
J’espère que je ne vous ai pas perdus avec cette longue critique légèrement contradictoire…
Bon week-end !
+ Eux ont trouvé que c’était un chef d’œuvre : dans le New York Times, et au Nouvel Obs.
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Commentaires (1)
Stéphanie – Il Etait Une Fois… Cocotte
9 mars 2014 at 12h02
J’aimerais bien le voir! Je n’ai vu aucun film de Wes Anderson donc je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre…
Bisou