Lawless
Quand je suis rentrée à Paris il y a une semaine, je me suis dit que vite, il fallait que je retourne au cinéma – mes deux semaines de vacances m’ont paru être tellement longues qu’il me semblait avoir loupé tout un tas de films à l’affiche. Ce qui est faux, évidemment. (enfin, je crois ?)
Je me suis laissée surprendre hier en laissant un ami choisir quel film aller voir, et c’est sur Des Hommes Sans Loi que s’est porté son choix. Et donc merci C., parce que c’était un très bon choix. Par contre, pour des raisons de snobisme linguistique, je parlerai de ce film dans cet article en mentionnant son titre original, qui est quand même nettement mieux : Lawless. (court, et bien plus efficace que la simple traduction française, vous ne trouvez pas ?)
Avant tout, un bref résumé, pour que vous puissiez vous y retrouver. Inspiré de faits réels, Lawless se joue durant la Prohibition Américaine, dans les années 30′, dans le comté de Franklin, en Virginie – état connu pour sa production d’alcool de contrebande. On fait la connaissance de la fratrie Bondurant, trafiquants d’alcool notoires. Forrest (Tom Hardy) est l’aîné, qui fait figure de chef et dont émane une aura plutôt imposante, Howard (Jason Clarke) est le cadet, et enfin, Jack (Shia LaBeouf) est le plus jeune, ambitieux, impulsif mais manquant de confiance en lui. Jack rêve de rentrer dans la cour des grands en organisant un trafic d’envergure…
Mais alors qu’arrive dans le comté un agent spécial, Rakes (Guy Pearce) engagé pour faire stopper le trafic d’alcool, les choses changent, les règles se durcissent et les Bondurant vont devoir faire face à de nouveau défis pour survivre dans le règne de la police corrompue et de la justice arbitraire.
Lawless fait donc figure d’épopée Américaine, mêlant le genre du western à celui du film de gangsters – on frémit un peu, on jubile, on rit parfois, et pour ma part, j’ai vraiment été happée par cet univers fascinant et un peu effrayant qu’est celui de l’Amérique en pleine Prohibition. Si vous appréciez Boardwalk Empire, je pense ne pas me tromper en disant que vous aimerez ce film.
La mise en scène, très classique, est néanmoins très soignée, et c’est beau à regarder. L’univers « néo-western » est parfaitement retranscrit à l’écran – paysages isolés et Amérique profonde, musique country, costumes à rayures et mafieux à mitraillettes, cigarettes et alcool de contrebande, personnages corrompus opposant ceux qui restent incorruptibles, bref, tout y est.
J’ai d’ailleurs apprécié les choix de casting de John Hillcoat, et je suppose que j’ai le plus été surprise par Shia LeBeouf, connaissant ses antécédents cinématographiques (Transformers, ce chef d’oeuvre ?). Il a, je trouve, joué son rôle de jeune frère ambitieux avec beaucoup de sincérité – on le voit grandir et prendre de l’assurance tout au long du film, et c’est très bien interprété (même si son personnage est passablement agaçant dans la première moitié du film)(bon agaçant et un peu touchant aussi). Bonne surprise donc.
Celui qui aura interprété son rôle de façon très convaincante également, est Guy Pearce, personnage des plus détestables qui soit. Il réussit à donner à cet odieux personnage qu’est Rakes un aspect tellement repoussant avec tant de naturel que c’en est effrayant. On adore donc le détester, et on ne peut que se mettre du côté de ceux qui veulent le voir tomber, à savoir les frères Bondurant (entre autres).
Tom Hardy est un peu effacé, une indestructible brute trapue, et pourtant son ombre plane tout au long du film. C’est l’aîné de la fratrie, il protège sa famille et son entreprise et se montre déterminé dans cette mission. Sa prestation semble parfois se limiter à des grognements incompréhensibles, et je ne sais pas trop comment ça se fait, mais ça reste convaincant.
A l’affiche de Lawless on trouve également Gary Oldman (aka l’un des meilleurs acteurs de tous les temps) qui se fond parfaitement dans son rôle de gangster sophistiqué mais je regrette beaucoup que son rôle se limite à des apparitions.
Les personnages féminins ne sont pas en reste – on retrouve la belle Jessica Chastain, toujours aussi rayonnante (et rousse) tout en sensibilité et fermeté à la fois. Enfin, on retrouve aussi Mia Wasikowska, incarnation parfaite de la fraicheur. Cela dit, ces rôles féminins sont assez effacés, et quelque part, ne servent presque que de faire-valoir pour les personnages masculins… Après tout, c’est l’apanage des films forts en testostérone !
Le rythme du film est très bon, et on ne s’ennuie quasiment jamais. Lawless est aussi caractérisé par quelques moments de violence pure et dure, très graphique – celle qui me fait me détourner la tête de l’écran subitement. Un peu comme dans Drive en fait. (non, je ne me sers pas de prétexte pour sans cesse mentionner mon film préféré de 2011) Donc âmes sensibles de mon genre, vous êtes prévenues !
En y réfléchissant bien, la seule chose que je pourrais reprocher à ce film est un certain manque de profondeur des personnages – attention j’ai bien dit qu’ils étaient très bien interprétés, mais l’un n’empêche pas l’autre. Je suppose que c’est un peu dû à son étiquette de blockbuster.
Mais malgré des personnages un petit peu trop stéréotypés parfois, cela reste un très, très bon film, qui fonctionne à merveille grâce à un casting de qualité et une réalisation soignée. Et je crois que c’est un des meilleurs films que j’ai pu voir récemment.
Cette bande-annonce est décidément digne d’un blockbuster – le film est un peu plus, hmm, authentique je dirais, mais ça reste un film brut, violent, spectaculaire et qui tient en haleine. Si tout ça, ça vous plaît, courrez-y !
Alors, je vous ai convaincue, vous irez voir Lawless ? Ou peut-être l’avez déjà vu… Et dans ce cas, n’hésitez pas à me donner votre avis !
Bon week-end !
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Commentaires (6)
sybille
17 septembre 2012 at 15h06
J’ai beaucoup aimé ! Je l’ai vu hier soir et j’ai trouvé qu’il était très bien réalisé, quoi qu’un peu violent, tout de même!
Laurelas
17 septembre 2012 at 18h35
Oui, c’est sûr que si ce n’était qu’un enchainement de violence graphique du genre, ça ne me plairait pas autant, heureusement que c’est (bien) plus :)
Pab
18 septembre 2012 at 10h44
Belle description mlle!! Même si tu as omis d’evoquer l’après film a base d’happy hour et de cocktail (sans?) Alcool… ;) !
Laurelas
18 septembre 2012 at 19h32
Omis de mentionner peut être, mais grandement apprécié :)
Pauline
19 septembre 2012 at 17h58
Je l’ai adoré. On se surprend à y repenser, ce qui est plutôt rare dans mon cas. Tom Hardy m’a beaucoup, c’est un très grand acteur !
Zadig
26 septembre 2012 at 10h20
Tu m’as convaincue, j’y suis allée dimanche avec mon mec et on a juste adoré. Tom Hardy y est formidable (ses grognements m’ont fait beaucoup rire), et j’ai été vraiment surprise de la qualité de l’image et de la réalisation. +1 pour toi, merci de m’avoir donné envie, sinon je serai passée à côté!
Bises!