Albert Nobbs
Dimanche dernier, après un peu de gym (et un délicieux moment au Pain Quotidien) j’ai décidé de ne pas rentrer tout de suite, et de voir ce que le cinéma le plus proche me proposait. Pour Detachement il aurait fallu que j’attende quarante minutes, alors je me suis décidée pour Albert Nobbs, dont l’affiche m’avait déjà intriguée auparavant…
De quoi s’agit-il ? Albert Nobbs (Glenn Close) majordome dans un hôtel à Dublin, n’est pas ce qu’il semble être. Albert est en réalité une femme, se faisant passer pour un homme depuis plus de trente ans…
La tranquillité du microcosme qu’est l’hôtel Morrison se trouve quelque peu troublée par l’arrivée de Joe Macken (Aaron Taylor Johnson) parmi les employés. L’espiègle Helen Dawes (Mia Wasikowska) ne va d’ailleurs pas tarder à tomber sous son charme… (vous ne trouvez pas qu’Aaron Taylor Johnson pourrait être le frère jumeau de Milo Ventimiglia ?!)
A peine le film commencé, que l’on est happé dans cet univers Victorien que j’affectionne tant, où l’on y voit s’affairer domestiques et autres valets, tandis que les Vicomtes et autres grands de ce monde prennent place à table. Ce début n’est pas sans rappeler quelque peu Downton Abbey… Mais la comparaison s’arrête là, car il s’agit ici d’un hôtel et de ses employés, et non d’une maison et de ses domestiques.
Le film reproduit donc à merveille le 19e tel que l’on se l’imagine, et visuellement, c’est très beau.
On y rencontre très vite une foule de seconds rôles de qualité. Maria D. Kennedy est Mary (à tout jamais Catherine d’Aragon dans mon esprit biberonné aux séries), Brendan Gleeson dans le rôle du docteur Holloran, Pauline Collins joue ici Mme Baker, tenancière d’hôtel aussi maniérée qu’agaçante, Mark Williams en valet maladroit (et à tout jamais Weasley père dans mon esprit..), on y retrouve même Jonathan Rhys Meyers, fidèle à son rôle de séducteur et Janet McTeer, épatante…
Mais qu’en est-il du premier rôle, Glenn Close ? Elle signe ici peut-être son plus beau rôle. Son jeu, tout en émotion et pudeur, pourrait être l’unique raison pour laquelle Albert Nobbs est un film qu’il faut voir. Elle y est vraiment, vraiment éblouissante.
Albert Nobbs est en effet un film tristement beau, qui traite avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité le sujet de l’ambiguïté sexuelle à une époque où tout cela est bien évidemment tabou. Cela en fait un film quelque peu dérangeant, dont on sort en s’interrogeant, notamment sur le personnage d’Albert lui-même dont la détresse peut être interprétée de différentes façons me semble-t-il.
Le rythme du film est plutôt lent, et la mise en scène est très soignée. Peut-être trop ? Peut-on dire d’un film qu’il est trop beau, trop soigné ? Un peu trop lisse oui, peut-être. Mais Glenn Close porte le film sur ses épaules, et je vous l’ai dit, rien que pour cela, il vaut le détour.
En tout cas, cette étrange histoire m’aura touchée – ce n’est pas un film qui laisse indifférent. On rit un peu aussi, mais c’est avant tout une belle tragédie dont le dénouement se déroule et se devine tout doucement, mais sûrement, tout le long du film.
Je vous le conseille, mais allez-y en connaissance de cause – ce n’est pas un film léger dont on ressort avec le sourire. Et je déconseille en cas de mélancolie persistante..
Bonne journée !
+ Par contre, un chouette film qui fait sourire et occupe les après-midis pluvieux : Sherlock Holmes. Chacune a besoin de sa dose de Jude Law et/ou Robert Downey Jr. de temps à autres…
+ Et passez votre chemin pour Titanic en 3D. Je veux dire, si c’est la 3D qui vous motive à le revoir.
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Commentaires (2)
Zadig
29 février 2012 at 16h48
Encore un film que tu me donnes très très envie d’aller découvrir. Tu sais, je n’avais même pas reconnu Glenn Close sur la photo, et pourtant j’avais entendu parler de ce rôle… mais je n’ai pas fait immédiatement le rapprochement, tellement la métamorphose est confondante!
Laurelas
1 mars 2012 at 16h13
C’est vrai que la métamorphose est stupéfiante, sans savoir que c’est elle, pas sûre que je l’aurais reconnue aussi..