Melancholia
Melancholia. Peut être le premier film dont je vous parle et qui ne m’a pas vraiment plu. Eh oui. Pourtant je vous en parle. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas aussi simple que ça…
De quoi s’agit-il ? Alors que Justine (Kirsten Dunst) se marie dans la maison de sa sœur, Claire (Charlotte Gainsbourg), une planète, Melancholia, menace de percuter la Terre. Durant la réception de son mariage, Justine semble peu à peu perdre la raison, et finira par rester vivre avec la famille de Claire, jusqu’à l’arrivée de Melancholia…
Pour commencer, il est indéniable que ce film est beau, visuellement parlant. Il semble qu’un soin tout particulier a été porté aux images – ainsi qu’à la musique. De mémoire, la seule musique extra-diégétique du film est le Prélude du Tristan et Iseult de Wagner, magnifique morceau par ailleurs, répété à l’infini tout au long du film.
Sans oublier l’affiche du film (plan qui apparaît également dans le film) qui rappelle les Préraphaélites et plus précisément la représentation d’Ophelia de Shakespeare par J.E. Millais (merci les cours d’introduction à l’art britannique !) – référence lourde de sens quand on se penche davantage sur le personnage de Justine… Le film est donc très esthétique. Mais ce n’est pas ce qui suffit a en faire un bon film, d’après moi.
Quelque part, Melancholia m’a rappelé The Tree of Life. Mais alors que dans l’un on trouve une réflexion métaphysique sur fond de création de l’univers, dans l’autre on trouve une peinture de l’ennui, de la mélancolie voire de la folie, sur fond de fin du monde. J’ai donc trouvé ce film hautement surfait, et terriblement prétentieux.
D’autres diront, à grand renforts de superlatifs et mots savants, à quel point ce film est onirique et magnifique. Je l’ai trouvé long et sans grand intérêt, si ce n’est pour la scène d’ouverture, époustouflante et glaçante, où l’on assiste à la rencontre entre la Terre et Melancholia, ainsi que pour la scène ultime, dont les images, conjuguées à la musique de Wagner, m’ont presque arraché une larme.
Quant aux acteurs… Je n’ai jamais été une grande admiratrice de Kirsten Dunst. J’ai aimé bon nombre de ses films – mais pas grâce à elle. Je la trouve un peu fade et surestimée, bien qu’il faut l’avouer, son rôle dans Melancholia, lunatique, mélancolique et un peu folle, lui va à ravir. L’ennui c’est que j’ai l’impression qu’elle ne sait que jouer de cette façon – blasée, fatiguée et absente en quelque sorte. Dommage.
Charlotte Gainsbourg n’est pas mon actrice favorite non plus, mais malgré ses côtés agaçants dans Melancholia, je l’ai trouvée bien plus sensible et sensée; presque touchante et d’une plus grande profondeur que Kirsten Dunst…
Enfin, les rôles masculins sont assez mineurs. Étonnamment, Alexander Skarsgård (Michael, le fiancé de Justine) est très effacé et n’a que peu de substance dans ce rôle. Kiefer Sutherland (John, le mari de Claire), plus présent, est un pingre égoïste, enthousiasmé par le passage de la planète Melancholia – son rôle se limite à peu près à cela.
En somme, sans nier l’esthétisme du film, je regrette qu’il ait été mis au profit d’un scénario d’une vacuité et d’une prétention pareille. Cela dit, je sais que d’autres aimeront sans doute Melancholia – j’aurais tendance à dire qu’il s’agira de pédants qui me diront que je ne comprends rien au cinéma, mais après tout, il en faut pour tous les goûts.
Avez-vous vu et aimé Melancholia ? Dites-moi tout !
Autrement, j’ai vu les bande-annonces de This Must Be the Place, avec Sean Penn, et Tu Seras Mon Fils, avec Lorànt Deutsch, qui m’ont donné envie et que j’ajoute à ma liste grandissante de films à voir. Et j’ai revu Minuit à Paris. Pour la troisième fois. (et je retourne voir Harry Potter ce soir…)
Quelle semaine pleine de cinéma ! Je vous souhaite un bon week-end ♥
Petit édit: Comme me l’a fait remarquer un ami dans les commentaires, je ne sais pas comment j’ai pu oublier de vous parler de ça ! Le film est en grande partie filmé caméra à l’épaule – chose qui me rebute au plus haut point et que je trouve extrêmement désagréable… Cela a donc également joué en faveur de mon avis déjà plutôt négatif de Melancholia…
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Commentaires (12)
Victoria
12 août 2011 at 12h55
C’est intéressant comme critique, merci de nous la faire partager! J’ai aussi lu dans plusieurs magazines que cette focalisation sur l’ennui, même si elle est belle, finit par ennuyer profondément le spectateur, et que ce qui aurait pu être une réussite est en fait bien trop entâché de l’égo surdimensionné du réalisateur. Mais je pense que j’irai quand même voir le film, rien que pour me faire une opinion, et parce que je ne sais pas pourquoi, mais il m’attire.
Laurelas
13 août 2011 at 0h07
Merci :) Je serai évidemment curieuse d’avoir ton avis – j’ai beau pas avoir particulièrement aimé, ça m’intéresse de savoir ce que mes amies en pensent!
Lilith
12 août 2011 at 21h49
A vrai dire je peux comprendre ta déception sur le scénario, qui manque d’un peu de piquant en effet. Sauf évidemment, si on va chercher les parallèles entre la première et la seconde partie. Entre l’état de Justine et le rapprochement de la planète. LVT ne fait rien à la légère!
Et je n’ai rien à redire sur l’esthétisme édifiant de cette merveille!
Laurelas
13 août 2011 at 0h08
Ah ça c’est sûr, des parallèles et des références, il y en a beaucoup, mais c’est tellement.. prétentieux! Je me répète, je sais :)
Lilith
13 août 2011 at 0h12
C’est très intello je l’admets. Mais moi j’aime ça! ;)
Veso
13 août 2011 at 17h36
Je t’arrête, ça se veut intello mais ça n’a rien d’intello, depuis deux jours je me penche dessus pour essayer de comprendre l’engouement, mais la seule idée qui me vient en tête c’est … La hype.
C’est un film de dépressif pour dépressif, les acteurs n’y sont pas du tout convaincants, c’est surjoué, c’est ennuyeux, sans réel fond, je suis étonné yas que tu n’ais pas parlé de la caméra embarquée qui est juste ignoble.
Côté point positif, on peut dire que c’est quand même beau, en particulier les scènes de début et de fin, que l’ambiance y est très pesante tout le film et que tu sens vraiment pour moi la menace que représente melancholia, une pression omniprésente qui donne un certains cachet quand même.
Bref, un film correct, sans réflexion, très prétentieux, qui ne méritait clairement pas de palme d’or (et donc il n’en a pas eu) et à mon sens ne méritait même pas la palme de l’interprétation féminine parce que kirsten est juste énervante dedans.
Et ouai je suis virulent un peu quand même.
Laurelas
13 août 2011 at 20h38
Exact! Comment ai-je pu oublié la caméra à l’épaule! J’édite ça tout de suite. Sinon, évidemment, tu sais que je suis tout à fait d’accord avec toi :)
Isa
27 août 2011 at 12h36
J’hésite encore à aller voir ce film , les critiques sont assez variés et divergentes …
Luxe & Vintage
1 septembre 2011 at 11h49
Malgré ta critique et celles lues dans les commentaires, j’ai toujours autant envie de voir ce film, ne serait-ce que pour la prestation récompensée de Kirsten. Je ne savais pas que la caméra embarquée pouvait déranger à ce point, j’ai même lu qu’elle donnait des nausées à certains (pas forcément sur ce film), au point qu’ils doivent quitter la salle :o
Praline
8 septembre 2011 at 0h28
Merci pour ton passage chez moi. Je comprends tes réticences même si je ne les partage pas. Etonnamment, je ne me suis pas ennuyée et j’ai été scotchée à mon siège tout le film. Par contre, mes sisters ont détesté.
Je crois que c’est le décryptage des images des premières minutes qui m’a immergée à ce point.
BoyAndMoon
28 janvier 2012 at 23h13
Je pense pas être un « pédant », mais j’ai beaucoup aimé ce film et je n’ai apprécié « The Tree Of Life » que pour son ésthétique.
Fin du monde | ~ Everything Is Lovely ~
8 octobre 2012 at 10h22
[…] avait noté Melancholia. J’en avais entendu parlé plusieurs fois, notamment chez ma copine Laurelas, pas toujours en bien. J’avais surtout retenu que c’était un film qui valait le coup […]