The Butler

Laurelas1 octobre 2013
The Butler

Il existe de ces films où il me semble tout à fait impensable que je passe à côté. Il y en a assez peu somme toute, mais c’est certain, The Butler en faisait partie, et croyez moi, j’ai été ravie de prendre le temps d’enfin aller le voir la semaine dernière – c’est un très beau film.

Le film suit la vie de Cecil Gaines (Forest Whitaker) qui, après avoir fui le sud des Etats-Unis et ses champs de coton, devient majordome d’abord dans un grand hôtel à Washington, puis à la Maison Blanche. (rien que ça) Apolitique, Cecil devient malgré tout le témoin privilégié de son temps et des intrigues du Bureau Ovale.

Cecil est marié à Gloria (Oprah Winfrey) qui jouit d’une existence confortable grâce au poste de son mari, mais se sent souvent seule… Ensemble, ils ont deux fils, dont l’aîné, Louis, farouchement engagé pour les droits civiques des noirs, ne cesse de s’opposer à son père, au grand dam de Gloria.

The Butler retrace une longue période de l’histoire à travers les yeux de Cecil – de l’assassinat de Kennedy en passant par les attaques du Ku Klux Klan jusqu’à l’élection d’Obama en 2008, on assiste à l’évolution de la vie politique et de la situation des noirs qui a dramatiquement évolué en quelques décennies à peine…

The Butler

Il n’y a aucun doute (et je crois que tout le monde s’accorde à le dire) que The Butler est un film poignant et beau, et il sera certainement largement récompensé aux Oscars. Ce que j’ai personnellement beaucoup aimé, c’est la grande pudeur avec laquelle on aborde notamment le sujet (sensible) des droits civiques…

C’est en effet avec force, mais non avec violence, que Lee Daniels dénonce le racisme et les mauvais traitements infligés aux noirs, des années 30′ jusqu’à l’époque du mouvement des Black Panthers, à travers des images puissantes qui nous laissent entrevoir la situation difficile des noirs… (quand on pense que tout cela s’est passé il y a relativement peu de temps)

The Butler n’est pas une leçon d’histoire ennuyeuse, et ne s’attarde pas tant que ça sur diverses dates et détails historiques. Il est d’ailleurs fort probable qu’une personne qui ignore tout de l’histoires des Etats-Unis à cette époque et du mouvement pour les droits civiques, se sente légèrement perdue. C’est toute une époque, à travers le regard de Cecil Gaines, un homme tout en retenue, qui nous est racontée.. Le film n’a pas pour ambition d’être historiquement exhaustif (et heureusement, le film durerait dix heures sinon).

Le film est une fresque historique, mais aussi (et surtout) familiale – les deux fils de Cecil suivent des chemins totalement opposés, l’un se battant pour les droits civiques, l’autre s’engageant auprès de l’armée lors de la guerre du Vietnam. Quant à Gloria, ses démons seront l’alcool et la solitude rampante…

Cecil, quant à lui, voit défiler sous ses yeux sept présidences, toutes les plus différentes les unes que les autres et le tout est montré par bribes, et sans voyeurisme aucun.

C’est drôle, car il semblerait que le film aborde beaucoup de sujets de façon assez superficielle, retraçant une partie de l’histoire des Etats-Unis sans inonder le spectateur de détails historiques, tout en suivant la vie de Cecil et de sa famille qui se laissent porter par l’histoire, sans vraiment qu’ils se rendent compte que les deux sont intimement liés.

Pourtant, The Butler arrive ainsi à nous raconter l’histoire d’un homme, Cecil Gaines, tout en évoquant les droits civiques et la politique de toute une ère, avec beaucoup de sincérité et de pudeur, tout en évitant les longueurs et formant un ensemble cohérent – et cela ne laisse pas indifférent, je vous l’assure.

Et je suis certaine que le casting y est pour beaucoup. Tous les acteurs ont une interprétation très juste et sincère. Forest Whitaker est particulièrement incroyable – il incarne Cecil avec beaucoup de grâce et de pudeur, et il me semble impossible de ne pas se laisser emporter par son interprétation émouvante.

Oprah Winfrey est sans doute LA surprise du casting, étant plus habituée à la voir sur des plateaux de télévision qu’au cinéma, elle m’a époustouflée – son rôle de mère/épouse aimante, aimée mais délaissée, a été interprété avec beaucoup de force et de justesse. Une belle surprise.

Un sans-faute également pour David Oyelowo, qui incarne Louis, le fils aîné et anticonformiste de Cecil. Quant aux seconds rôles, ils sont nombreux, et parfaitement choisis, qu’il s’agisse de Lenny Kravitz ou Cuba Gooding Jr., tous deux aussi employés à la Maison Blanche, ou encore d’Alan Rickman, James Marsden ou Robbie Williams, respectivement dans les rôles de Ronald Reagan, John F. Kennedy et Eisenhower. (la liste des seconds rôles d’exception est longue)

En somme, The Butler est un film hautement émouvant, beau et porté par une ribambelle d’acteurs formidables, Forest Whitaker en tête. Ajoutons à tout cela une photographie irréprochable et une bande originale efficace, et vous avez un grand film.

The Butler Official Trailer #1 (2013) - Oprah Winfrey, Forest Whitaker Movie HD

Je ne saurais que trop vous conseiller d’aller voir The Butler qui est déjà en salles depuis le 11 septembre, et si vous êtes un peu comme moi, et si vous vous laissez emporter par les images à l’écran, prévoyez les mouchoirs – j’ai versé quelques larmes, et notamment lors d’une scène qui m’a glacée le sang (indice: Ku Klux Klan).

Mais peut-être l’avez-vous déjà vu ? Qu’en avez-vous pensé, si tel est le cas ?

A très vite !


Si vous avez aimé me lire, vous pouvez me le faire savoir, sans même commenter, en cliquant sur le   situé sous cet article – merci !

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Commentaires (4)

  • Hélène

    1 octobre 2013 at 10h48

    J’ai adoré ce film, que je suis allée voir pas plus tard qu’hier soir. Il m’a touché, tant par l’histoire de cet homme que l’Histoire de ce peuple, mais aussi par la retenue du scénario et du jeu des acteurs. C’est un très beau film. J’ai pris une claque, ça faisait longtemps.

  • LE critique de PUB

    3 octobre 2013 at 10h53

    “Au service de sept présidents, il a traversé trente ans d’histoire”.
    Voici le slogan policé placardé sur l’affiche de sortie du film “Le Majordome”, en tout cas en France.
    Car, une fois n’est pas coutume, les affiches de teasing américaines sont bien plus engagées (et aussi plus réussies selon moi).
    Pour lire la critique de l’affiche du Majordome, c’est par ici http://www.lecritiquedepub.com/majordome/

  • Sarah

    4 octobre 2013 at 22h43

    J’ai publié mon article sur ce film il y a quelques semaines mais j’attendais avec impatience ton avis !
    Tout comme toi, j’ai trouvé ce film très touchant et j’ai adoré !
    Il est nécessaire de voir ce film, au moins pour remettre de l’ordre dans son esprit parce que la discrimination existe toujours…

  • Marion

    9 octobre 2013 at 23h20

    Sublime film !
    La larme à l’oeil de nombreuse fois (peut-être suis-je trop émotive^^).
    Je le recommande vivement, histoire incroyable, la chronologie avec les différents président est très bien faite, tout était absolument parfait.
    Les images, les musiques, les silences… divin !

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