Culture-List #2
Après deux mois de confinement et quelques jolies découvertes au passage, il était temps que je prenne ma plume pour partager avec vous ces dernières dans une nouvelle « Culture-list » – quand j’aime quelque chose je ne peux m’empêcher de vouloir que tout le monde en profite également, c’est probablement pourquoi je ne me lasserai sans doute jamais vraiment d’écrire ici de temps à autres…
Ces dernières semaines ont été étranges (évidemment) et si pour beaucoup ça a peut-être été l’occasion de lire davantage, de mon côté, j’ai un peu laissé ma bibliothèque de côté au profit des jeux vidéo. Sans doute parce que c’était une façon encore plus rapide de s’échapper du monde réel… En revanche j’ai fait quelques belles découvertes côté séries et j’ai hâte de vous en parler !
Trêve de bavardages, je vous conseille de vous préparer un petit mug de thé à déguster pendant la lecture de cet article qui sera sans doute assez long… bonne lecture !
∙ Livres
Bon, même si je vous ai dit avoir moins lu ces dernières semaines, j’ai quand même lu quelques livres, dont voici mes favoris.
Artemis Fowl, d’Eoin Colfer
Artemis Fowl est un génie de douze ans et appartient à une dynastie de voleurs célèbres. Il vit en Irlande et n’a qu’un objectif en tête : restaurer la fortune de sa famille. Le père d’Artemis est porté disparu et sa mère a perdu la tête.
Aidé par son fidèle serviteur Butler, un colosse, Artemis projette de voler l’or des fées. Celles-ci se sont réfugiées sous terre depuis des centaines d’années et ne font que de rares incursions à l’air libre, équipées comme des cosmonautes. Artemis, aidé par son intelligence hors du commun et sa technologie sophistiquée, sera-t-il plus fort que les fées ?
J’ai reçu la saga complète des aventures d’Artemis Fowl (8 tomes tout de même !) pour mon anniversaire cette année, sur le bon conseil de mon père qui s’est beaucoup amusé à la lecture de ces livres. Et je dois dire qu’en cette période (où je cherchais un peu de légèreté dans mes lectures) Artemis ne pouvait mieux tomber !
À l’heure où je vous écris, j’ai déjà lu les quatre premiers tomes de la saga et je me suis, moi aussi, beaucoup amusée à la lecture de ces livres. L’univers est assez original, sorte de mélange entre magie ancienne et nouvelles technologies et il dénote un peu avec l’univers heroic-fantasy dans lequel je me suis plongé avec le Sorceleur peu avant (et ça change, c’est chouette).
Il est facile de s’attacher aux personnages (même à Artemis lui-même, pourtant présenté comme un gamin insupportable de supériorité, l’anti-héros par excellence) et l’humour est omniprésent tout au long des livres.
Il est vrai que parfois l’on perçoit bien clairement que les intrigues s’adressent à un public jeune (c’est une saga classée jeunesse/young adult) mais certains enjeux sont universels et l’auteur ne cesse de critiquer la pollution engendrée par la vie humaine par exemple.
Les trois premiers tomes en particulier se ressemblent beaucoup au niveau de la construction de l’intrigue et j’avais un peu peur que l’auteur ait recours sans cesse aux mêmes ficelles, mais le quatrième tome semble avoir amorcé un tournant dans l’intrigue… affaire à suivre donc !
Vous connaissez déjà Artemis Fowl ?
À savoir que Disney a adapté les aventures d’Artemis pour le grand écran, mais à cause de la pandémie (et des salles de cinéma fermées) le film sortira finalement sur Disney + d’ici quelques jours.
Lettres de Washington Square, d’Anne Icart
Dans ma prochaine lettre, je te raconterai mon arrivée à New York. Je te raconterai Ellis Island, ce terrible endroit par lequel passent tous les migrants. Il faut que je te laisse. Il fait vraiment très froid à présent, la nuit tombe et je dois aller prendre mon service au Waldorf.
Je t’embrasse, mon cher fils.
Des montagnes pyrénéennes à New York, une histoire d’amour filial incroyablement émouvante portée par l’espoir des deuxièmes chances que la vie offre parfois.
La maison d’édition Robert Laffont m’a fait parvenir ce livre en version numérique pendant le confinement, et c’était une jolie surprise, pleine de nostalgie et paradoxalement, de légèreté aussi.
Entre les paysages montagneux des Pyrénées, l’ambiance douce du 6e arrondissement de Paris que j’aime et connais tant et celle plus frénétique, pleine d’espoir et de nouveauté de New York au début des années 1920, le roman déroule son intrigue à travers les voix des différents personnages, autour d’un grand secret de famille…
L’intrigue est somme toute assez simple mais j’ai aimé ce voyage dans des atmosphères et des lieux joliment dépeints par l’autrice. Les personnages sont intéressants et surtout profondément humains, et il est facile de s’identifier à eux.
Une jolie lecture, pleine de souvenirs et de nostalgie douce-amère…
Limoges pour Mourir, Pauline Harmange
Anaïs est une jeune femme éteinte et sans projets qui se laisse porter par une vie fade ponctuée des douleurs de sa maladie chronique. Quand elle perd successivement son emploi et l’homme de sa vie, elle décide de partir à Limoges, dont on lui a vanté la tristesse, pour s’y suicider.
Pendant la durée du confinement, ma copine Pauline a publié tous les jours un chapitre de son premier livre juste ici. Il est encore accessible via un tip d’un euro minimum (via Tipeee) depuis le 11 mai et je vous invite chaleureusement à vous laisser tenter par cette lecture.
Malgré ce résumé qui laisse deviner une histoire qui n’a pas l’air très drôle au premier abord, j’ai trouvé ce roman plein de délicatesse et de lumière, même s’il raconte aussi de la tristesse… Je l’ai trouvé bien écrit, peuplé de personnages intéressants et complexes auxquels s’identifier, ne serait-ce qu’un peu.
J’ai aimé qu’il s’agisse d’une histoire d’amour, mais pas seulement. J’ai aimé qu’Anaïs rencontre cette dame italienne, qu’elle cuisine pour elle, j’ai aimé voir sa relation avec sa sœur aussi, et sûrement plein de petits détails que j’ai déjà oublié.
J’aimerais bien un jour avoir un exemplaire de ce livre, en papier, dans ma bibliothèque, et je crois que ça suffit pour dire à quel point je l’ai aimé.
∙ Séries
Ces deux derniers mois, j’ai regardé quelques mini-séries que j’ai beaucoup aimé – j’ai aussi (enfin) terminé Friends, que j’ai bien aimé dans l’ensemble mais ça je ne vous en parlerai pas davantage (et je vous ai déjà dit mille fois ce que j’en ai pensé).
Hollywood (Netflix)
Dans le Hollywood de l’après-Deuxième Guerre mondiale, un groupe de jeunes acteurs et cinéastes pleins d’ambition ne recule devant rien pour percer dans le showbiz.
J’ai absolument a-do-ré Hollywood et ce pour tant de raisons que je ne sais par où commencer !
Initialement, c’est évidemment toute l’esthétique des années 1950 qui m’a séduite (vous me connaissez) et j’ai été subjuguée par les décors et les costumes (sans oublier les coiffures !) tout au long de mon visionnage : c’était si beau, j’en avais des étoiles dans les yeux.
C’est ensuite l’intrigue qui m’a emportée. Les trois premiers épisodes sont assez crus, presque violents par certains aspects, puis la magie opère… et un Hollywood différent, presque fantasmagorique, se déroule doucement sous nos yeux dans les épisodes suivants.
Assez bizarrement, certaines critiques reprochent à Ryan Murphy de n’être pas assez réaliste dans sa reconstitution du Hollywood de l’époque mais… that’s actually the point ! La série offre justement une réécriture de l’histoire : et si Hollywood avait laissé sa chance aux femmes, aux racisés et aux homosexuels ? En somme, si tout le monde avait pu faire entendre sa voix et ne pas se cantonner à adhérer aux « normes »…
L’intrigue est brillamment servie par des acteurs tous plus talentueux (et beaux) les uns que les autres. Mention spéciale à Patti Lupone, incroyable dans son rôle de femme d’abord délaissée, puis incroyablement puissante, qui utilise ce pouvoir à bon escient. Jim Parsons (bien connu pour son rôle de Sheldon dans The Big Bang Theory) est lui aussi fantastique dans un rôle pas évident à endosser, celui d’un homme résolument détestable.
Il y aurait encore mille choses à dire à propos de Hollywood, à quel point Ryan Murphy mêle le fantasme à la réalité, à quel point la bande-son est formidable et j’en passe, mais je vais m’en tenir là cette fois…
Si je ne vous ai pas convaincue, peut-être que le trailer aura achevé de vous donner envie de vous intéresser à cette série ?
Little Fires Everywhere (Amazon Prime)
Durant l’été 1997, Mia Warren, une mère célibataire et bohème, s’installe avec sa fille Pearl à Shaker Heights, dans la banlieue riche de Cleveland, dans l’Ohio. Leur chemin croise très vite celui des Richardson, une famille bourgeoise exemplaire du coin. Deux mères de famille et deux visions de la vie s’opposent et s’entrelacent. Leurs relations vont peu à peu se tendre jusqu’à mettre en péril leurs vies.
Adaptation d’un roman du même nom, écrit par Celeste Ng, Little Fires Everywhere est vraiment l’une des meilleures séries que j’ai pu voir récemment.
Elle aborde des thèmes profonds et résolument d’actualité (racisme intériorisé, différences de traitement selon les classes sociales, privilèges, relations mère-fille…) tout en nuances et en réalisme. Jamais rien n’est tout blanc ou tout noir, et nul doute que la question au cœur de l’intrigue (que je ne vous dévoile pas entièrement, car elle ne se découvre pas dès le début) sera clivante : qui est une meilleure mère ?
Il n’y a pas de réponse meilleure qu’une autre à cette question et la série traite le sujet avec intelligence, d’autant que c’est un sujet qui est ici intimement lié à des questions raciales et sociales.
Little Fires Everywhere est construit de façon très efficace, alternant entre des flashbacks du passé et des scènes du présent (qui se situe ici en 1997) et les personnages gagnent petit à petit en profondeur et en complexité.
Des personnages qui ne seraient sans doute pas aussi intéressants sans des actrices (et acteurs, mais ils sont pour moi un peu au second plan) aussi talentueuses. Reese Witherspoon est formidable dans un rôle de matriarche WASP aveuglée par ses privilèges et Kerry Washington (malgré des mimiques qui m’ont un peu semblé affectées parfois) est également superbe dans un rôle d’antagoniste plus complexe qu’elle n’y paraît…
La photographie est soignée, certains plans sont superbes et c’est une série que j’ai trouvée incroyablement puissante.
Après avoir vu la série, je suis maintenant très curieuse de découvrir le livre sur laquelle elle est basée et qui permet peut-être de développer encore davantage certains aspects de l’intrigue…
J’espère que mes quelques mots au sujet de Little Fires Everywhere vous auront donné envie de découvrir la série – j’ai trouvé difficile de vous en parler sans trop en dire, je n’ai pas voulu être maladroite non plus et comme c’est une série que j’ai beaucoup aimé, j’ai tâché de trouver les bons mots… je vous la recommande en tout cas chaleureusement !
The Imagineering Story (Disney +)
Même si Disney + ne propose pas (encore) beaucoup de contenu exclusif, quelques petites pépites font partie de leur catalogue d’originaux, dont cette série documentaire qui se concentre sur les parcs à thème Disney, de leur premier parc à Anaheim, ouvert il y a près de 70 ans, jusqu’au dernier né à Shanghai.
Pour tous ceux qui, comme moi, adorent retourner inlassablement à Disneyland, nul doute que cette série vous en mettra plein les yeux.
C’était passionnant de découvrir comment sont crées et conçues les diverses attractions des parcs, ou comment les parcs en eux-mêmes ont vu le jour. Ce sont des imagineers eux-mêmes qui racontent ces formidables aventures et c’est assez fou de se retrouver dans les coulisses de cette manière.
La créativité de ces imagineers m’a fascinée et j’ai aussi trouvé très intéressant de découvrir qu’ils ont très souvent repoussé les limites de la technologie à travers leurs innovations, qu’il s’agisse des premiers animatronics de l’attraction Pirates des Caraïbes jusqu’à leur reconstitution de Pandora, d’Avatar, dans leur parc en Floride.
Si le ton est parfois un peu emphatique à l’égard de Walt Disney et de son empire, la série n’occulte pas les difficultés rencontrées par les créateurs des parcs ou même les déboires financiers de Disney (qui a cependant toujours su rebondir).
The Imagineering Story est donc une belle série documentaire qui vous donnera sans doute très envie d’aller visiter les autres parcs Disney et voir de vos propres yeux leurs attractions originales !
Never Have I Ever (Netflix)
Après une année difficile, où elle a notamment perdu son père, Devi, une lycéenne indo-américaine, décide de faire oublier son image de loser en séduisant Paxton, le joli garçon du lycée… mais évidemment, rien ne se passe comme prévu !
Si le résumé de cette série semble au premier abord un peu cliché et déjà-vu (c’est probablement le sujet de 99% des séries pour ados) le charme de cette série réside dans ses personnages hauts en couleur et très attachants.
La plume de Mindy Kaling, qui a co-écrit la série, se ressent à travers les dialogues et les situations sont parfois cocasses, mais si l’ensemble est très drôle, certains sujets plus sérieux sont aussi abordés (le deuil, la relation parfois difficile entre mère et fille, les traditions indiennes, le coming-out…) avec finesse et émotion.
Certaines choses restent caricaturales (et je n’ai notamment pas apprécié les quelques moments grossophobes liés au personnage d’Eric) et prévisibles, mais c’est tout de même une série au format court (20-25min par épisode) rafraîchissante et amusante.
Mention spéciale également au narrateur omniscient au sarcasme évident (John McEnroe) qui rappelle un peu Jane the Virgin !
∙ Musique
Une fois n’est pas coutume, je voulais partager avec vous deux de mes récentes découvertes musicales – ça m’arrive si rarement, d’être séduite pour de vrai par un artiste ou un album (parce que j’ai parfois du mal à ne pas écouter ce que j’aime déjà et que je ne sais pas toujours comment découvrir de nouvelles choses)… mais quand ça arrive, je peux écouter le même album en boucle pendant deux mois !
Natalia Lafourcade, Musas Vol.1 & Vol.2
Immense coup de cœur pour les deux albums de Natalia Lafourcade, Musas Vol.1 & Vol.2 qu’on m’a récemment conseillés un jour où je cherchais à écouter de la musique que je qualifie « d’ensoleillée », un adjectif qui ne se rapporte pas nécessairement à de la musique, mais je suis sûre que vous verrez ce que je veux dire si vous décider d’écouter quelques chansons de ces albums…
Ces deux albums, crées en collaboration avec le duo de guitare Los Macorinos, se veulent être un hommage aux chansons traditionnelles latino-américaines, majoritairement mexicaines.
Dès les premiers accords de guitare sèche que j’ai entendus, j’ai été emportée dans un univers chaleureux, rempli de chants joyeux, parfois émouvants, sublimés par la belle voix de Natalia Lafourcade qui transmet beaucoup d’émotion.
J’aime vraiment beaucoup ces deux albums, et je me retiens un peu de ne pas les écouter tous les jours… À découvrir, d’autant plus si la musique traditionnelle sud-américaine vous plaît ! (je suis également toute ouïe si vous avez des recommandations similaires)
Dua Lipa, Future Nostalgia
Attention, changement radical de registre…
J’ai découvert Dua Lipa très récemment (je suis très mauvaise en matière de nouveautés musicales, que voulez-vous…) via un article de blog je crois, et par curiosité j’ai écouté… et j’ai adoré !
Future Nostalgia est un album vraiment chouette, aux intonations un peu dance-pop qui rappellent des chansons des années 80′-90′ et qui me donne envie de sautiller partout quand je l’écoute. Les chansons ont en outre le chic de rester dans la tête, même des heures après l’écoute (et j’imagine que c’est bon signe : pas facile de les oublier !).
Je trouve par ailleurs que la voix de Dua Lipa ressemble par moments à celle de Lady Gaga (et vous ne le savez peut-être pas, mais j’aime beaucoup Lady Gaga).
À écouter pour mettre un peu de pep’s dans votre journée !
Et c’est ici que je m’arrête pour l’heure, après vous avoir parlé de mes principales découvertes des derniers mois et j’espère que certaines d’entre elles vous auront donné envie de vous y intéresser. N’hésitez pas à me faire part de vos impressions, ou à partager avec moi vos coups de cœur à vous !
Prenez soin de vous ♡
Si vous avez aimé me lire, vous pouvez me le faire savoir, sans même commenter, en cliquant sur le ♡ situé sous cet article – merci !
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Commentaires (4)
Pauline
4 juin 2020 at 10h52
Oh lala mais ! Merci ! C’est beaucoup trop gentil d’avoir laissé une place à Limoges pour mourir dans ta liste ! Je suis si contente que mon roman t’ait plu.
Tu m’as donné envie de jeter un œil a Little Fires Everywhere et à la musique de Dua Lipa, qui je l’avoue ne m’attire pas vraiment à première vue… mais je suis un peu étroite dans mes découvertes musicales et c’est quelque chose que j’essaye de changer. Merci pour cette jolie sélection !
Azilis
4 juin 2020 at 21h15
J’ai regardé Hollywood après que tu en ai parlé sur Twitter. J’ai bien aimé aussi, mais j’ai été super mal à l’aise avec toutes les scènes de sexe non consenti et le personnage de l’agent pervers. Je ne sais pas si c’était à ce point là nécessaire à l’intrigue, mais c’était trop, et trop souvent j’ai trouvé.
Et j’ai bien aimé aussi never ever have I, et j’ai la même critique que toi sur les blagues grossophobe. Quelle déception… Ca n’apporte rien à l’intrigue, et c’est évidement pas drôle
GWENAELLE
5 juin 2020 at 15h16
Merci pour ces decouvertes !
Julie
9 août 2020 at 3h55
J’ai beaucoup aimé Little fires everywhere. J’avais lu une critique sur un blog et je n’ai pas été déçue du tout. Du coup, ta critique de Hollywood me donne envie de découvrir la série. Ca tombe parfaitement, je ne savais plus quoi regarder ;)