Loin de la Foule Déchaînée
Vous savez pourquoi j’aime tant aller au cinéma seule ? Pour pouvoir me laisser emporter par un film d’une force telle que lorsque je ressors de la salle, juste après le générique, généralement la dernière, je ne peux faire autrement que continuer à vivre le film.
C’est ce qu’il s’est passé avec Loin de la Foule Déchaînée, que mon intuition m’a fort heureusement dicté de ne pas laisser passer. C’était fabuleux, et je vais vous dire pourquoi, du mieux possible…
Mais d’abord, un rapide rappel des faits. Loin de la Foule Déchaînée (Far From the Madding Crowd en VO) est une adaptation d’un roman de Thomas Hardy, qui met en scène Bathsheba Everdeene (Carey Mulligan) une jeune femme qui vient d’hériter de la ferme de son oncle et qui s’établit en maîtresse des lieux. Autour d’elle gravitent trois hommes : Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts), qui travaille à son service après que la fortune ait fait défaut sur sa propre exploitation, Mr Boldwood (Michael Sheen) son riche voisin et fermier lui-même et enfin Sergent Troy (Tom Sturridge) jeune soldat de noble lignée.
Entre drames, passions et désillusions, leurs destins vont s’entremêler, pour le meilleur… comme pour le pire.
S’il y a bien une chose qui mérite d’être soulignée dans Loin de la Foule Déchaînée, avant tout, c’est la beauté de la photographie. On se retrouve, dès le début, plongés dans un univers pastoral, délicieusement Anglais, en plein cœur du Dorset (où prennent d’ailleurs place la majorité des romans de Thomas Hardy).
C’est à la fois sauvage, champêtre et totalement vivifiant – les couleurs sont chatoyantes et la nature d’une beauté à couper le souffle. Résolument naturaliste, la photographie est en parfait accord avec le ton de l’intrigue.
Allant de pair avec la grande beauté de l’image, la bande originale, composée par Craig Armstrong (auquel l’on doit également la BO de Gatsby le Magnifique et Moulin Rouge! deux de mes films favoris) est d’une perfection absolue. Entre force et délicatesse, les accords de violons et d’orchestre accompagnent superbement l’action, distillant une charmante ambiance typiquement britannique…
L’intrigue, quant à elle, entre drame et romance, peut sembler souffrir de longueurs, mais finalement, c’est aussi ça qui rend le film aussi délicat, presque contemplatif. L’héroïne, interprétée avec beaucoup de malice et d’espièglerie par Carey Mulligan, est un personnage féministe avant l’heure, évoluant tant bien que mal dans un monde régi par les hommes (et pour les hommes).
Elle s’en affranchit avec force et candeur, même si j’ai pu lire qu’elle avait été interprétée de façon trop sensible par Carey Mulligan. Moi j’ai trouvé, au contraire, et malgré effectivement une certaine sensibilité, qu’elle incarnait un personnage féminin indépendant, libre et intelligent – et ce n’est pas tous les jours qu’on voit ce type de personnage dans un univers victorien !
Les personnages masculins ne sont pas en reste, et ce malgré le charisme écrasant de Matthias Schoenaerts qui domine quelque peu le paysage masculin… Michael Sheen, d’abord froid, se révèle d’une sensibilité proche de la déraison et cela lui sied bien. Quant à Tom Sturridge, arrogant mais charmant, il campe merveilleusement bien son rôle de jeune soldat fougueux au destin et l’histoire tragique.
Mais vous l’aurez compris, Matthias Schoenaerts m’aura conquis en Gabriel Oak, personnage brut et sensible à la fois, dont le charisme n’aura cessé de me subjuguer tout au long du film – cet acteur aura été une très belle découverte ces derniers mois (après Les Jardins du Roi déjà) et il s’est hissé au rang de ceux desquels je suis la filmographie avec assiduité. (et je vous assure que ça n’est pas (seulement) à cause de ses beaux yeux !)
Loin de la Foule Déchaînée est donc un film romanesque, intense et sublime à souhait. Malgré son rythme, je me suis laissée entraîner par les drames et passions de cette héroïne résolument féministe et indépendante, dans laquelle je me suis beaucoup reconnue.
C’est un film qui est d’une très grande délicatesse, et je pense qu’il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Pour certains il sera trop long, trop lent, trop contemplatif en somme.
Et puis il plaira sans doute à ceux qui ont ma sensibilité, qui aiment la nature et les histoires d’amour délicates, d’un autre siècle, qui, tout doucement, vous emportent et vous laissent un sourire empreint de nostalgie sur le visage…
Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment devant Loin de la Foule Déchaînée, nul doute que je vais beaucoup écouter la bande originale dans les jours à venir, et je me ferai un plaisir de le revoir, un soir d’automne, quand il fera gris et froid dehors, et que je serai lovée sous un plaid, une tasse de thé fumante à la main.
Évidemment, j’ai déjà commandé le livre dont le film a été tiré, et je compte bien le lire cet été, pendant mes vacances dans ma douce campagne…
Et vous, avez-vous vu Loin de la Foule Déchaînée ? Si non, vous ai-je donné envie de le voir ?
Sur ce, je vous laisse et vous dis à très vite !
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Commentaires (8)
Marianne
25 juin 2015 at 11h34
J’avais déjà très envie de le voir, tant cet univers me plaît, et la bande annonce m’ayant déjà transportée. Mais alors ta chronique et ton avis m’ont définitivement convaincue !
Seul hic, il me reste à trouver une séance près de chez moi (c’est pas gagné) (idéalement on VOSTF mais on ne va pas trop en demander)…
Laurelas
25 juin 2015 at 23h21
J’espère que tu trouveras un moyen de le voir :)
Mélanie
25 juin 2015 at 14h11
Je comptais justement aller le voir ce week-end, ta critique m’a convaincue !
Laurelas
25 juin 2015 at 23h21
Tu me diras s’il t’a plu? :)
Mélanie
28 juin 2015 at 16h24
J’ai adoré ! J’ai très envie de lire le livre à présent :)
Laurelas
14 juillet 2015 at 0h16
Je l’ai commandé et reçu, je me le garde pour mes vacances au vert :)
Contente que le film t’ait plu en tout cas :)
Clarisse
25 juin 2015 at 23h21
Cet article me donne une folle envie de voir le film que j’imagine un peu – en tout cas dans l’ambiance et la photographie – comme Pride & Prejudice avec Keira Knightley.
A découvrir donc. Et vite !
Laurelas
25 juin 2015 at 23h23
Oui, c’est un peu similaire effectivement (et j’aime beaucoup cette version de Pride & Prejudice aussi <3)
:)